Kayakiste depuis trois ans
TROIS-RIVIÈRES. Dans sa vie professionnelle comme dans sa vie personnelle, Gaétan Boivin carbure aux défis. Et il y a trois ans, on lui a proposé de parcourir en quatre jours la distance reliant Montréal à Québec, en kayak, alors qu’il n’avait encore jamais pratiqué ce sport.
Officier de la marine marchande et président-directeur général du port de Trois-Rivières, M. Boivin a l’habitude de naviguer sur de gros navires. L’idée de monter à bord d’une toute petite embarcation était en soi un défi pour lui. Ce n’est pourtant pas ça qui l’a arrêté, d’autant plus que sa participation permettait d’amasser des sous pour un organisme.
«Quand les gens du Défi kayak Desgagnés m’ont approché, j’ai accepté, mais c’était vraiment un défi pour moi d’embarquer dans le kayak, raconte-t-il. J’avais même une petite peur. Je suis habitué avec les navires. Je connais les calculs de stabilité. Quand j’embarque sur un navire, je sais qu’il est stable. Un kayak, c’est bien différent. La première fois, j’ai trouvé que c’était très instable. Mon kayak s’est mis à tanguer.»
Il lui a fallu quelques minutes pour trouver son équilibre. Avec le temps, il a pris confiance et a trouvé ses repères. Et maintenant, à sa grande surprise, il adore ce sport. «C’est intéressant de voir les navires sur le fleuve d’un autre œil, en étant pratiquement à la hauteur de l’eau. Ça m’a permis de découvrir une façon bien différente de naviguer», confie-t-il.
Accompagné de son beau-frère, M. Boivin se lève très tôt le matin pour pagayer sur le Saint-Laurent. «À 7h au plus tard, on est sur le fleuve, mentionne-t-il. Il faut tenir compte des marées, des vents et des vagues. Par sécurité, je n’y vais jamais seul.»
65 kilomètres par jour
Dans le cadre du Défi kayak Desgagnés, les participants doivent parcourir environ 65 kilomètres par jour. Cela nécessite donc un bon entraînement avant le départ. «Ce n’est pas un défi qui demande une grande force physique, ça demande plutôt beaucoup d’endurance, indique Gaétan Boivin. Mon objectif avant d’y aller, c’est d’avoir fait au moins 50 heures de kayak.»
«Mes entraînements les plus longs durent environ cinq heures, ajoute ce dernier. Ce qui est bien avec le kayak, c’est que ça me permet de développer mes muscles du haut du corps. Je fais beaucoup de course à pied, de vélo et de ski de fond, alors c’est complémentaire.»
Encore cette année, M. Boivin prendra part au Défi kayak Desgagnés, du 9 au 12 août. Si vous le voyez filer à toute allure à la hauteur de Trois-Rivières, ce n’est pas un hasard. Chaque année, lui et son beau-frère tentent d’arriver à l’île Saint-Quentin en premier.
«Personne n’arrivera avant nous à l’île Saint-Quentin. C’est notre île, lance-t-il en riant. Quand on approche du port, on met le gaz au fond pour arriver avant les autres. On a l’avantage d’en faire souvent ici, alors on connait bien les petits raccourcis.»
Maintenant qu’il a la piqûre pour le kayak, Gaétan Boivin continuera d’en faire, même si ce n’est pas dans le cadre d’un événement. Avec tous les sports qu’il pratique, un autre défi se présente à lui : trouver du temps pour tout faire. Ça tombe bien, il adore les défis!