Comment améliorer l’efficacité énergétique des véhicules intelligents?

Les véhicules routiers intelligents utilisent, à des fins de sécurité et d’autonomie, différents capteurs comme des caméras ou des radars. Comment pourrait-on employer ces appareils pour optimiser également la consommation d’énergie d’une voiture? Voilà sur quoi se penchera la toute nouvelle chaire de recherche menée par Sousso Kelouwani à l’Université du Québec à Trois-Rivières.

Si l’équipe de monsieur Kelouwani y parvient, une voiture pourrait, par exemple, anticiper la présence d’un obstacle à venir, tels un embouteillage ou même un panneau d’arrêt, et opter pour un mode de freinage moins coûteux en énergie.

«On essaye de répondre à une question simple. Comment ces nouvelles technologies vont nous permettre de pouvoir réaliser le plein potentiel de l’autonomisation des transports? D’ailleurs, les bénéfices du Canada de l’autonomisation des transports sont de 65 milliards. Par contre, il y a des défis technologiques à relever et parmi ces défis-là, il y a l’hiver. Et pour l’instant, ces technologies n’ont pas fait leurs preuves», a-t-il expliqué.

«Il faut comprendre et mesurer les limites de ces systèmes de perception. Une fois que nous aurons compris les limites, on sera en mesure de proposer des systèmes beaucoup plus robustes face à notre climat et d’utiliser ces mêmes systèmes pour mieux comprendre comment l’énergie est dépensée à bord du véhicule. Il faut établir la carte de pertes énergétiques et cette carte va nous fournir les pistes pour pouvoir développer des systèmes d’optimisation.»

Des informations recueillies à propos de la chaussée seraient aussi utiles pour choisir une vitesse de roulement ou des manœuvres d’accélération et de décélération minimisant les pertes d’énergie. On pense, entre autres, à son état, son revêtement, le type de pente, ou encore la présence de neige ou de glace.

«Présentement, des systèmes de capteurs sont déjà installés sur les voitures électriques et malheureusement, ils contribuent à réduire leur économie énergétique. On est dans un système où pour améliorer une fonction, on est obligé d’amputer quelque chose de fondamental pour le véhicule. C’est pourquoi dans la chaire, on va essayer de casser ce lien. Toute l’énergie qui va être utilisée par le système de perception devrait, en connaissant les différentes pertes, être récupérée à travers l’optimisation. C’est le défi qu’on se lance!», a ajouté M. Kelouwani.

«Les capteurs nous permettent de comprendre les scènes de navigation. C’est ce que le cerveau humain fait en conduisant. Les capteurs vont nous permettre de mieux comprendre ce qui arrive entre le niveau d’interaction entre le véhicule et la route. On a remarqué que la majorité de l’énergie que l’on perd, en ville, arrive souvent au freinage. Juste être capable de récupérer le maximum d’énergie au niveau des stops va permettre d’augmenter l’efficacité énergétique.»

Outre les capteurs de navigation, la connexion Web des véhicules intelligents pourrait aussi être mise à contribution pour obtenir des données sur les voies de circulation environnantes concernant les ralentissements ou les conditions routières, notamment, afin d’améliorer l’efficacité énergétique de la conduite.