La proche aidance en période de pandémie
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Au printemps dernier, lors du début de la pandémie, Paulette se préparait à la retraite. Pendant cette même période, son père s’est retrouvé en fin de vie en raison de sa santé qui s’est dégradée rapidement. Sa mère, en perte cognitive, était incapable de venir en aide à son mari. En fait, depuis plusieurs années, c’est son père qui était le proche aidant dans le couple. Paulette a alors fait une promesse à son père, celle qu’il resterait à la maison jusqu’à la fin. Pour y parvenir, elle tentait au mieux de rendre visite à ses parents en ces temps difficiles tout en faisant plus d’une heure de route pour les voir et les aider. Elle tentait aussi de conjuguer télétravail en plus de s’occuper de l’organisation des services à domicile pour ses parents.
Pendant cette période difficile, Paulette est tombée sur les résultats d’un sondage émis par le regroupement des aidants naturels du Québec qui l’a profondément secouée. Ce dernier indiquait que le fardeau des proches aidants en période de pandémie s’est grandement alourdi, financièrement, physiquement et mentalement. Il était écrit que : « … 29 % des proches aidants ne se sentent plus très en forme et ont moins d’énergie et 25 % des proches aidants disent être tristes et irritables et n’ont plus envie de s’occuper d’eux-mêmes et se sentent dépassés. » (www.ranq.qc.ca). Paulette a alors réalisé qu’elle était en train de s’épuiser et qu’il était impératif qu’elle se fasse aider.
Elle a ainsi décidé d’appeler à la coopérative Interville, un organisme dont son père lui avait déjà parlé concernant le répit. En appelant, elle s’est immédiatement sentie comprise par l’autre personne au bout du fil. Cette dernière lui a dit que les préposés assignés au répit rencontrent chaque jour le concret de cette réalité d’appauvrissement et d’épuisement chez les proches aidants. Il n’est pas simple de devoir prendre soin d’une personne handicapée ou en perte d’autonomie lorsque tous les centres de jour ont des accès plus restreints et que le réseau d’aidants mis sur pied avec tant d’efforts n’est plus disponible par les contraintes sanitaires. Sans oublier la culpabilité de plusieurs, devant le constat que la personne aimée semble être devenue un fardeau.
Après discussion avec l’organisme, des services de répit ont été mis en place pour une durée d’environ six mois pour le père de Paulette. Grâce au partenariat entre la coopérative Interville, l’équipe des soins palliatifs et le service de maintien à domicile du CIUSSS ainsi que le soutien financier de différents programmes gouvernementaux, dont Appui Mauricie, monsieur est décédé à son domicile et Paulette a été en mesure de prendre sa retraite à la date prévue.
Encore aujourd’hui, Paulette reconnaît que toute cette entraide a rendu possible ce dénouement paisible.
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