Projet de loi 40: les commissions scolaires de la région consultées
À l’approche du début des travaux autour du projet de loi 40, la députée de Saint-Laurent au sein du Parti libéral du Québec, Marwah Rizqy, est venue consulter les présidents des commissions scolaires de la Mauricie et du Centre-du-Québec au sujet de leurs préoccupations face au projet de loi.
Rappelons que le projet de loi no 40 vise à transformer les commissions scolaires en centres de services. De ce fait, les conseils des commissaires tels qu’on les connaît seraient abolis au profit de conseils d’administration constitués de 16 membres bénévoles. Le gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ) estime que cela fera diminuer les coûts actuels de 80%.
Mme Rizqy affirme cependant que la centralisation des pouvoirs à Québec nuira aux régions.
«Quand on s’approprie des pouvoirs pour les ramener à Québec, on est très loin des élèves, des enseignants et des directions d’école quand on prend des décisions. Il faut se doter des bons outils pour favoriser le vote aux élections scolaires : faire de la publicité, les tenir en même temps que les élections municipales, intégrer le vote électronique, etc.», détaille-t-elle.
Les présidents des Commissions scolaires de l’Énergie et du Chemin-du-Roy, Jean-Yves Laforest et Claude Lessard, craignent les impacts qu’aura ce projet de loi s’il est adopté tel quel.
«Les conseils de commissaires sont encore pertinents pour la répartition des ressources matérielles, humaines et financières. Il y a aussi tout un aspect démocratique pour la représentativité des régions, plus particulièrement des petits territoires. Le danger, c’est que les parents proviennent du même secteur d’une commission scolaire. Par exemple, à quel moment quelqu’un va lever la main pour l’école de Notre-Dame-de-Montauban, qui compte 11 élèves et qu’on défend à la Commission scolaire de l’Énergie pour le bien de la municipalité? Actuellement, on représente tous les milieux du territoire», explique Jean-Yves Laforest.
«Je pense qu’il y a un danger pour la diminution de la diplomation au Québec, avance même Claude Lessard. Le ministre Roberge veut décentraliser les activités administratives vers les établissements. Nos directions sont nos leaders pédagogiques. Ils auront moins de temps pour accompagner les enseignants et les professionnels. C’est un enjeu majeur pour lequel il y aura des résultats négatifs.»
Les deux hommes font aussi remarquer qu’il n’est pas question de valeur ajoutée à la réussite scolaire dans le projet de loi.
«Les commissions scolaires apportent aussi du recul, poursuit Mme Rizqy. Il faut une vision globale et les commissaires ont cette obligation de représenter tous les élèves.»
Mme Rizqy se déplacera dans d’autres régions au cours des prochains jours afin de rencontrer d’autres présidents de commissions scolaires et de récupérer des exemples concrets du rôle des commissaires sur leur territoire.
«Dans les conseils de commissaires, ce sont des élus. On parle de les remplacer par des fonctionnaires avec un gros prix. Par ailleurs, si on donne plus de responsabilités aux écoles, faudra-t-il leur redonner plus d’argent? Où sont les économies?» conclut-elle.