Être attaché politique, au-delà des sorties publiques

POLITIQUE. Ils étaient leurs yeux et leurs oreilles. Ils étaient leur bras droit… et leur bras gauche. Ils géraient les crises, s’adaptaient aux imprévus et ne comptaient pas leurs heures. Ils étaient attachés politiques.

Marianne Méthot et Jocelyn Régis cumulent chacun dix ans d’expérience dans le domaine. Vous les avez vus ces quatre dernières années aux côtés des ex-députés provinciaux Jean-Denis Girard et Pierre Michel Auger. Au-delà des annonces de subventions et des prises de parole en public, leur travail se faisait à l’abri des caméras.

Être attaché politique nécessite une grande capacité d’adaptation et une bonne dose de débrouillardise. Ils ne savaient jamais quelle tournure allait prendre leur journée ni ce quel dossier allait atterrir sur leur bureau.

Ce n’était pas un travail pour moi, c’était un engagement.

– Marianne Méthot

Certains cognent à la porte du bureau de circonscription pour une demande de subvention, d’autres parce qu’on leur a débranché l’électricité ou encore parce qu’ils ont des problèmes avec leurs prestations d’aide sociale. Autant de gens, autant de cas différents.

«Dans une même journée, on parle autant avec un PDG d’entreprise qu’un itinérant, indique Mme Méthot. J’ai même vu des cas où les gens n’ont plus d’identité sur le plan public. Ils n’existent plus dans le système parce qu’ils ont été trop longtemps en situation d’itinérance. Quand les gens viennent cogner à notre porte, il est souvent minuit moins une. Ils sont en situation de crise. Il faut être à l’écoute et disponible.»

«On est toujours dans le feu de l’action, dans l’urgence d’agir pour aider les gens, poursuit cette dernière. Par exemple, quand le Centre Le Havre a brûlé, les gens se sont retrouvés à la rue du jour au lendemain. Peu importe ce qu’on avait prévu ce jour-là ou l’heure qu’il est, il fallait aider ces personnes tout de suite.»

Un travail méconnu

Quand les députés sont retenus à l’extérieur de leur comté, ce sont les attachés politiques qui tiennent le fort. «C’est méconnu, tout ce que peut faire l’équipe au bureau de circonscription, remarque Jocelyn Régis. Et pourtant, on réussit à aider bien des gens grâce au réseau de contacts qu’on s’est forgé avec le temps. Quand on réussit à faire débloquer un dossier, à faire la différence dans la vie de quelqu’un, c’est ça notre paie.»

«À l’inverse, ce qui est difficile, c’est qu’au lendemain des élections, si tu perds, tu ne peux plus rien faire pour aider les gens qui viennent te voir et t’écrivent pour de l’aide, ajoute ce dernier. C’est une fin abrupte parce qu’on fait ça avec tellement de passion. Mais ça fait partie du boulot.»

Cette situation, M. Régis l’a vécue plus d’une fois en dix ans. Il entame maintenant la nouvelle année en tant que directeur des services funéraires-préarrangements au Complexe J.D. Garneau.

Quant à elle, Marianne Méthot avait déjà prévu quitter la politique à la fin de l’année 2018. Elle avait d’ailleurs annoncé sa décision à M. Girard en 2016. «Je pars avec le sentiment du devoir accompli. Ce n’était pas un travail pour moi, c’était un engagement. J’ai toujours été une bourreau de travail. Je suis encore impliquée sur certains comités, mais j’ai aussi plein de projets personnels et je veux enfin prendre du temps avec ma famille», conclut-elle.