Une semaine sans Facebook: une fois n’est pas coutume

Une semaine sans contact avec Facebook. L’idée peut sembler farfelue pour plusieurs, mais pensez-y bien: nous sommes beaucoup plus dépendants qu’on pense (ou qu’on veut se l’admettre).

Au départ, l’idée est venue de moi. J’ai constaté que j’étais trop souvent sur le réseau social.

Pour vous mettre en contexte, j’ai deux iPhones (un personnel et un pour le travail), un ordinateur personnel et un ordinateur au bureau. C’est donc trop facile de se connecter.

Comprenez-moi bien, je ne suis pas «accro» à Facebook parce que je m’y connecte tout le temps. C’est plutôt dans le sens où l’accès est trop facile. Même si je ne suis pas techniquement en ligne, je reçois à tout vent des «pop-up» sur l’écran de mon iPhone.

J’ai donc voulu tenter l’expérience. Il existe quelques mouvements incitant les usagers à se déconnecter pour une journée, comme la «Journée mondiale sans Facebook» le 28 février – note à moi-même: j’ai fait ma part pour les sept prochaines années!

Au bureau, la nouvelle a fait le tour de la salle de rédaction assez rapidement. Mon patron a tellement aimé l’idée qu’il m’a proposé d’écrire un article sur le sujet. Il devait penser que je n’allais pas réussir. Il m’a aussi avoué que j’étais un peu trop connectée: «À chaque fois que je te vois sortir du bureau avec tes deux téléphones je n’en reviens pas!»

À partir de ce moment, je n’avais plus le choix. Je devais réussir.

Sevrage

Ai-je flanché? C’est ce que vous voulez savoir j’imagine. Laissons durer le «suspense» un peu.

J’avoue que les premières 24 heures ont été difficiles, un peu comme un fumeur qui cesse la cigarette. J’ai supprimé l’envoi d’alertes sur mes téléphones et enlevé le raccourci vers la page Facebook de l’Hebdo Journal sur mon ordinateur, question de ne pas me laisser tenter.

J’ai dû «compenser» avec autre chose. Inconsciemment ce devait être pour garder l’impression que j’étais connectée. J’ai donc envoyé des messages textes à en avoir mal aux pouces, écrit plusieurs courriels et apprivoisé encore plus Twitter.

Lorsqu’on me demandait: «Pourquoi tu n’écris pas sur Facebook?» j’expliquais mon défi.

On me répondait souvent: «Je ne pense pas que je serais capable» ou «Sept jours, vraiment?». Bref, la majorité du temps les gens de mon entourage prenaient eux aussi conscience de leur dépendance au réseau social. Par contre, loin d’eux l’idée de tenter l’expérience. «Une semaine c’est beaucoup trop long!» disaient-ils.

Orgueil féminin

Lundi après-midi, sept jours plus tard, je peux dire: mission accomplie. Je ne suis pas allée sur Facebook pendant sept jours consécutifs et je n’irai pas avant d’avoir terminé cet article, question d’avoir de la suite dans les idées. Pour prendre la photo accompagnant cet article je me suis connectée avec mon téléphone rapidement (sans regarder le contenu) et j’ai pu voir que j’avais 21 notifications. Ai-je besoin de dire que j’ai hâte de savoir en quoi elles consistent.

N’importe qui aurait pu écrire n’importe quoi sur mon mur ou sur mes photos et je n’aurais pas pu l’effacer. J’avoue que cette partie du défi m’a fait un peu peur. Mais j’ai confiance en mes amis Facebook!

Oui j’ai eu envie d’y aller juste pour voir les messages que j’ai reçus, mais j’ai tenu bon. Je pense que l’orgueil féminin à quelque chose à voir là-dedans. Je ne m’imaginais pas écrire dans le journal que j’avais échoué et je voulais jouer franc jeu.

J’ai pris conscience que Facebook est un peu trop dans nos vies mais en même temps, avouons-le, c’est ainsi qu’on aime ça. Cette semaine, j’ai probablement manqué l’anniversaire de plusieurs personnes (bonne fête en retard!), manqué des photos de vacances ou de familles ou même de partys ayant terminé aux petites heures de la nuit. Mais maintenant que je peux me reconnecter, je peux rattraper le «temps perdu».

Si vous vous demandez: «Est-elle prête à le refaire?»

Ma réponse est catégorique, franche et réfléchie: «NON!»

Entre vous et moi, c’est plus difficile que ça en a l’air croyez moi! Je vous mets au défi de le faire à votre tour.