Trois-Rivières te revoilà!

Me voici de retour! À l’époque où j’ai quitté, un ex-ministre québécois avait publiquement affirmé que Trois-Rivières était la ville la plus laide du Québec. J’étais de son avis. C’était gris, inerte et ça puait! Cela remonte à 25 ans

Je suis né à Yamachiche mais mes parents faisaient toutes leurs emplettes dans la capitale de la Mauricie. Le Trois-Rivières de mon enfance, ce sont mes parents qui nous emmenaient au magasin P. V. Ayotte à la rentrée scolaire, ce sont les pique-niques au parc Pie X11 (des années plus tard fiston laissera tomber les clefs de mon auto au fond de l’eau sale juste pour rire), c’est le magasin Lasalle au rond-point avec devant la fameuse statue bleue et blanche à couronne dorée, ce sont les randonnées en auto à St-Mathieu et à St-Élie-de-Caxton durant l’explosion des couleurs à l’automne, c’est le magasin Pascal à Trois-Rivières Ouest, c’est la peur terrible de couler à pic au fond de l’eau quand mon père grimpait en auto la côte de la baie de Shawinigan-Sud. « Papa, arrête-toi! C’est le vide en haut de la côte! On va mourir noyé! »

Cegep et sorties

Le Trois-Rivières de mon adolescence, ce sont les cours au cegep dans une maison mobile aménagée dans le parking tellement il y avait d’étudiants et d’étudiantes (quand il pleuvait fort des mares d’eau se formaient sur le plancher nous obligeant à coller les pupitres les uns contre les autres), c’est l’interdiction de fréquenter la terrasse Turcotte tard le soir car trop dangereux, c’est le cinéphile Louis Cloutier me conseillant des films (Va voir le film Le Champion mais apporte-toi des mouchoirs car tout le monde pleure), ce sont les cours avec les profs Alain Soulard et Gaétan Brulotte que je cite encore comme modèles aujourd’hui, ce sont les sorties au Pavillon Mauricien, au Cabarin, à l’Utrecht sur le campus universitaire et au Gosier (Normal, j’allais au cegep!), c’est l’émission du matin à CHLN avec Normand Choquette.

Journalisme

J’avais 25 ans quand j’ai quitté pour l’Université de Sherbrooke. Ensuite, je suis tombé dans le journalisme par hasard. J’ai été correcteur d’épreuves, journaliste-photographe et rédacteur en chef à L’Hebdo Laval (1989-2000), puis directeur de l’information au Courrier Laval (2000-2005), l’un des plus gros hebdomadaires au Québec. En quasi retraite, je me fais la main comme écrivain depuis cinq ans et j’en suis à mon troisième bouquin. En espérant que ce soit le bon!

Je ne revenais à Trois-Rivières que pour voir ma famille. « Ils ont transformé le port, me disait ma mère, c’est vraiment beau! » Elle tentait de me faire aimer Trois-Rivières, vous comprenez. « Ils ont changé le centre-ville, c’est vraiment beau! »

Ma copine devant s’inscrire à l’UQTR, je suis revenu dans le patelin en août 2008. Et je me réconcilie peu à peu avec Trois-Rivières. L’odeur est moins forte, la piste cyclable est franchement bien et ma copine a eu le coup de foudre pour Pointe-du-Lac. D’où les multiples promenades le long du fleuve à partir du parc Antoine-Gauthier les soirs d’été.

Une seule déception. Où sont les gens de couleur? Où sont les immigrants? Où sont les tissus colorés et les odeurs d’ailleurs? En plus, j’aime les reliefs accidentés. On s’entend pour dire qu’ici, collines et montagnes se font plutôt rares. Mais le beau fleuve compense largement.