(OPINION) Sans nous, le réseau scolaire aurait succombé à la crise

Nous sommes le personnel de soutien scolaire. Nous sommes dans toutes les écoles et tous les centres administratifs et de formation professionnelle en Mauricie et au Centre-du-Québec, mais notre travail est méconnu, voire ignoré.

Pourtant, depuis la fermeture des écoles en mars dernier, ce n’est pas l’ensemble du personnel des écoles qui s’est vu confiné à la maison. Nous, le personnel de soutien scolaire, avons maintenu ouvert des services de garde d’urgence et sommes demeurés sur la première ligne pour toute la réorganisation du retour en classe.

En Mauricie et au Centre-du-Québec, c’est plus de 200 travailleuses et travailleurs du soutien scolaire qui sont demeurés en poste sur la ligne de front afin de rendre accessible la quinzaine de services de garde d’urgence mis en place.

Nous sommes le personnel des services de garde. Nous sommes généralement les premières personnes que votre enfant rencontre en arrivant à l’école et nous avons continué à donner les services à certains endroits, alors que les écoles étaient fermées.

Nous sommes préposées aux élèves handicapés et techniciennes en éducation spécialisée. Nous travaillons étroitement avec les jeunes qui éprouvent des difficultés et qui ont des défis spéciaux. Après des mois de confinement et une période assez anxiogène pour beaucoup d’élèves, notre travail des prochains mois aura assurément une portée toute particulière.

Nous sommes le personnel d’entretien. Nous nous assurons que les établissements fréquentés par vos enfants soient aux normes pour faire face à cette nouvelle réalité qui touche tout le réseau.

Nous sommes le personnel administratif. Nous aurons fort à faire pour aider les écoles à faire face aux nouvelles exigences et règles qui encadreront les écoles lors de la reprise des cours, à l’automne prochain.

Nous sommes plus de 81 corps d’emplois différents qui ont tous des tâches spécifiques à accomplir. Au centre de celles-ci, le bien-être de tous les élèves du Québec.

Un réseau malmené, bien avant la crise

Le réseau de l’éducation n’était pas au sommet de sa forme avant la crise. La pénurie de personnel qui prévalait depuis plusieurs années ne disparaîtra pas magiquement dans les mois à venir. Le gouvernement doit travailler avec nous afin de rendre le milieu scolaire plus attractif pour le personnel.

Nous avons les échelles salariales parmi les moins élevées du secteur public et nous ne sommes pas assez pour faire le travail nécessaire. Aux problèmes d’attraction et de rétention vécus dans nos rangs, s’ajoutent trop souvent les décisions arbitraires de ne pas remplacer les collègues absents pour cause de maladie.

La prochaine année scolaire s’en vient

Assurément, l’année scolaire 2020-2021 apportera son lot de défis et les commissions scolaires devront s’assurer d’offrir des conditions de travail acceptables au personnel de soutien s’il souhaite que les établissements puissent offrir un service de qualité aux jeunes qui en ont bien besoin.

 

Debra-Ann Bailey, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la commission scolaire Des Chênes (CSN)
Caroline Bellot, présidente du syndicat du soutien scolaire Chemin-du-Roy (CSN)
Karine Bolduc, présidente du syndicat du soutien scolaire des Bois-Francs (CSN)