(OPINION) L’événementiel se meurt, à l’aide!

La situation est préoccupante au Québec, nous en sommes bien conscients. Nous sommes de tout cœur avec tous ces gens qui doivent revoir leurs plans du temps des Fêtes, vivre avec la maladie et éviter de la transmettre, et rester loin de leurs êtres chers.

Malgré toute cette compréhension, nous avons l’impression d’être les grands oubliés de cette pandémie, alors que plusieurs entreprises, restaurants ou autres ont droit à des subventions gouvernementales qui leur permettent de garder la tête hors de l’eau. Notre domaine d’activité, l’événementiel, est, au contraire, en train de se noyer en raison des restrictions sanitaires et du manque d’aide de la part des gouvernements.

Notre secteur d’activité est large, nous en sommes conscients. Nous ne sommes pas des restaurateurs, même si le service de repas fait partie de ce que nous offrons. À un certain moment de la pandémie, certaines entreprises, comme les restaurants et les commerces, pouvaient fonctionner au maximum de leur capacité ou à 50 %.

Pour notre part, les clients n’ont jamais été au rendez-vous. Pour ce qui est des mariages ou événements l’été passé, ils ont tous été annulés à l’exception de quelques mariages. Et à ce moment, notre domaine était limité à des groupes d’environ 25 personnes, ce qui représente 5 % de notre capacité pour une salle pouvant accueillir 500 convives. La réalité de ce que l’on vit est difficile à expliquer. Nous sommes considérés comme des restaurants, mais nous sommes fermés non pas à 50 %, mais bien à presque 100 %. Imaginez devoir payer des taxes et tous les frais de base pour des salles de 500 places où seulement 25 personnes peuvent s’y retrouver!

Et loin de nous l’idée de jalouser nos collègues restaurateurs, au contraire. Nous sommes heureux qu’ils puissent continuer à fonctionner du mieux qu’ils peuvent, et qu’ils puissent faire rouler l’économie de la Mauricie autant que faire se peut. Nous demeurons solidaires envers eux, mais nous avons aussi besoin de notre part du gâteau.

Si plusieurs organisateurs d’événements, décorateurs, entreprises en sonorisation, etc. croyaient que le temps des Fêtes allait les aider à respirer mieux à travers les ravages de la COVID-19, plusieurs sont maintenant au bord du gouffre. Plusieurs d’entre nous n’avons pas réussi à atteindre 25 % de notre chiffre d’affaires et cela, c’était avant les nouvelles restrictions annoncées jeudi dernier et qui se sont soldées par l’annulation de centaines de réservations. Ces annonces ont aussi eu un effet sur les mois de janvier et février 2022, où plusieurs réservations ont aussi été annulées. La situation est critique, voire irrécupérable, et nous avons besoin d’aide sinon, c’est la fermeture ou la faillite pour plusieurs.

Nous comprenons qu’il n’est pas possible en ce moment de se rassembler et d’organiser des événements, mais ce que nous demandons, c’est d’être appuyés, soutenus et reconnus pour le travail que nous faisons, et qui est actuellement sur pause depuis mars 2020. Depuis 22 mois, nous faisons tout en notre possible pour faire évoluer notre milieu comme nous le pouvons; nous sommes créatifs, résilients, mais c’est devenu trop difficile. Notre limite est atteinte.

Nous sommes à hypothéquer nos retraites et notre santé pour garder nos entreprises sur le respirateur artificiel. Nous avons besoin d’un support financier et c’est crucial pour la survie de notre industrie. Avec les pertes encourues depuis le début de la pandémie, nous avons allongé nos années sur le marché du travail. Il nous faut maintenant de l’aide pour ne pas y laisser nos entreprises. Seulement à Trois-Rivières, l’événementiel contribue à des milliers d’emplois et des millions de dollars en retombées économiques. Nous nous devons de faire cette sortie publique.

Nous demandons donc une aide spécifique à notre domaine, en lien avec le pourcentage du chiffre d’affaires perdu et les frais encourus chaque mois. Plusieurs entreprises de l’événementiel en Mauricie ont perdu jusqu’à 90 % de leur chiffre d’affaires depuis le début de la crise, en mars 2020. Cela représente des centaines de milliers de dollars qui ne se retrouvent plus dans nos coffres… qui sont vides. Comment récupérer ces pertes alors que nous ne pouvons accueillir personne dans nos salles ? Comment payer les frais fixes sans s’endetter d’avantage? Comment réussir à passer au travers cette situation sans l’aide du gouvernement ?

Ce dernier doit intervenir et agir. À ce sujet, nous avons fait deux demandes au bureau du ministre du Travail et de la Solidarité sociale et député de Trois-Rivières, M. Jean Boulet, et nous n’avons toujours pas eu la chance de le rencontrer. La seule rencontre que nous avons eue avec lui remonte à plusieurs mois, au début de la pandémie.

M. Boulet, vous vous devez d’écouter nos doléances et d’agir pour que l’événementiel ne meure pas en Mauricie et partout au Québec.

Cette lettre ouverte est notre cri du cœur, svp, entendez-le.

 

Jean-Philippe Martin et Simon Brunelle, Complexe Laviolette

Simon Piché, Paul Piché Traiteur

Hugo Hamelin et Patrick Buisson, Restaurant Le Rouge vin

Marc Duval, Décoralium

Et plusieurs autres entreprises en difficulté