Orgie de sexe et orgie de crédit

Les années 60 ont été folles! Une fête interminable qui a duré jusqu’au milieu des années 70. Une musique envoûtante, les Flower Power et ses couleurs éclatantes, les hippies avec leurs cheveux longs, les trips à l’acide, les voyages sur le pouce, le festival de Woodstock, les communes et les orgies. Mais la fête n’est pas arrivée toute seule.

Les gens de l’époque devenus les baby boomers d’aujourd’hui ne se sont pas levés un beau matin en disant : « À soir, on fait peur au monde! » Les années 50 avaient déjà préparé le terrain.

Et puis est apparue la fameuse pilule contraceptive. Tout à coup, les femmes découvraient qu’elles pouvaient s’amuser sexuellement, autant que les hommes, sans tomber enceinte. C’est là que le party a commencé à lever!

Pas plus folles que les hommes, les femmes ont sauté dans le tas. Les jupes ont subitement raccourci, les films érotiques se sont excités sur les écrans et la liberté sexuelle s’est éclatée.

Mais les baby boomers n’étaient pas plus cochons que les autres. C’est juste que la fameuse pilule leur est tombée sur la tête. C’aurait pu être dans les années 40 ou 70. Mais non! La pilule est tombée dans les années 60. Et le party a démarré!

Crédit

Même scénario pour l’arrivée du crédit. Qui vivaient sur le coco terrestre en Occident? Les baby boomers! On leur répétait qu’ils pouvaient dépenser même s’ils n’avaient pas l’argent. De plus, les gourous du marketing et de la publicité, flairant la bonne affaire, ont commencé à les manipuler. Sans compter la complicité des gouvernements qui imploraient les baby boomers de dépenser afin d’assurer la croissance économique. Les baby boomers se sont mis à consommer comme des enragés. Les nouveaux produits tombaient du ciel.

Mais les baby boomers n’étaient pas plus dépensiers que les autres. C’est juste que la fameuse carte de crédit leur est tombée sur la tête. C’aurait pu être dans les années 40 ou 70. Imaginez: la pilule contraceptive et la carte de crédit en même temps! C’est dur pour le système! Comment voulez-vous ne pas fêter! La vertu a ses limites.

Cinéma maison

Tout ça pour dire que les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas plus fous que les baby boomers qui, par un hasard tout à fait farfelu, se trouvent à être leurs parents. Ils s’amusent avec la carte de crédit. Ils achètent! Normal, ils sont tombés dans la marmite de la consommation étant petits. Ils ont vu leurs parents (pas tous évidemment!) ouvrir bouteille de vin après bouteille de vin, entrer deux autos dans la cour, acheter une piscine, jeter des vêtements et des meubles parce qu’ils n’étaient plus à la mode, etc.

Un jour, ils ont entendu leur grand-père demander à leur père : -Pourquoi tu te fais un cinéma maison? Tu n’es jamais à la maison. Tu travailles tout le temps! Où vas-tu trouver le temps les films?

Et ils ont entendu leur père répondre : -Si jamais un jour j’ai envie de regarder un film je l’aurai sous la main. Pourquoi je m’en priverais si je peux me le payer?

Écran plasma

Les jeunes d’aujourd’hui doivent aussi trouver certains baby boomers plutôt étranges. Un jour, leurs parents leur disent: « Tu ne resteras pas collés à la maison trop longtemps, hein? Pas questions que tu t’incrustes ici. Un jour, tu devras partir. » Peu de temps après, les jeunes grimpent à leur chambre. Surprise! Un écran plasma sur le bureau. « T’es content? », disent les parents. « On a voulu te faire plaisir! C’est bien ça que t’avais demandé? On s’est pas trompé j’espère! Mais non, ça ne change rien! On va quand même t’aider à payer ton auto!» Un mois plus tard, les parents reviennent à la charge: «Tu sais, faudra que tu partes un jour! »

Les parkings débordent

À Sherbrooke il y a deux ans, un baby boomer fréquentant le cegep m’a dit : « Tu devrais voir le parking! Il déborde d’autos! Plus le parking s’agrandit, plus il y a d’autos. Dans notre temps, on voyageait en autobus. La question que je me pose : » Où les jeunes prennent-ils leur argent? » La situation est identique à Trois-Rivières. Les parkings débordent à l’UQTR, au Collège Laflèche et ailleurs.

Et l’autre orgie?

Les plus perspicaces d’entre vous vont se demander : Les enfants des baby boomers ont contracté le virus de la consommation des années 60, mais pourquoi n’ont-ils pas contracté celui de l’orgie sexuelle? Euh…..un bon sociologue saura vous répondre.