Les cyclistes moins en sécurité au Québec?

TRIBUNE LIBRE. Nous avons entre 18 et 65 ans. Nous sommes étudiantes, infirmières, enseignantes, fonctionnaires, retraitées. Le vélo, c’est une passion. Vélo de route, vélo de montagne, cyclotourisme, vélo de ville. On grimpe sur notre vélo dès que c’est possible. On a voyagé en Europe, aux États-Unis, en Ontario, dans les Maritimes. Et aussi beaucoup au Québec. Malheureusement, c’est l’endroit où on se sent le moins en sécurité.

Nous sommes également des automobilistes qui n’aiment pas les cyclistes qui roulent en sens inverse ou à trois de large, qui traversent n’importe où et qui ne respectent pas la signalisation.

Pourquoi sommes-nous si pressés et si arrogants au volant de notre voiture? Pourquoi éprouvons-nous tant de difficultés à laisser la place nécessaire aux cyclistes et aux piétons, et à faire preuve de courtoisie? Quel changement de mentalité s’opère quand nous embarquons dans notre auto?

Toutes ces questions nous préoccupent car une amie cycliste a été grièvement blessée cette semaine lors d’une collision avec une auto. Le conducteur croyait avoir le temps de tourner à droite avant l’arrivée du peloton. Eh non. C’est le peloton qui avait la priorité, pas la voiture.

Il existe tant d’incompréhension entre automobilistes et cyclistes. Non, nous ne blâmons pas uniquement les conducteurs. Les cyclistes ont également leurs torts.

Toutefois, dans certains cas, une meilleure compréhension des conducteurs permettrait d’éviter des accidents déplorables. Nous roulons vite. Surtout en peloton. On peut atteindre facilement 35 à 40 km/h. Et nous ne pouvons pas freiner comme on veut.

Vous nous dépassez en voiture et voulez tourner à droite peu après? Prenez le temps de faire votre angle mort et dites-vous qu’on arrive probablement plus vite que vous le croyez.

Attendez et laissez-nous passer. Comptez les secondes. Vous verrez, ça n’en prendra que 10 ou 15. Vous avez l’avantage d’être en voiture, 10 secondes de «retard», ça se rattrape vite!

Et laissez-nous de l’espace. Vous savez la sensation que ça fait quand un gros camion vous dépasse sur l’autoroute? Que l’auto bouge un peu de droite à gauche?

Dites-vous qu’une auto qui roule à 80 km/h et qui dépasse de près un vélo qui roule à 25 km/h, ça fait la même sensation. Sauf que nous, sur nos deux petites roues, ça nous fait peur, vraiment peur.

Cyclistes, respectez le code de la route. Immobilisez-vous aux arrêts et aux feux de circulation. Signalez vos virages. Portez un casque! Notre vie ne tient pas à grand-chose!

Notre passion à nous, c’est le vélo. C’est un entraînement, un mode de vie. Nous respectons le code de la route et nous roulons en file indienne. On tient à notre sport, mais on tient aussi à rentrer en un morceau à la maison après une sortie à vélo.

Que faudra-t-il faire pour démolir les préjugés qui persistent entre autos et vélos? Notre compagne Francine se trouve à l’hôpital en ce moment, plongée dans un coma artificiel. Parce qu’elle pratiquait un sport qu’elle adore.

Pourquoi faudrait-il attendre une loi ou un règlement imposé par le gouvernement? La loi du gros bon sens et de la courtoisie devrait être tout à fait naturelle!

Pour Francine et pour tous les cyclistes, travaillons ensemble pour être en sécurité partout où nous roulons et respectons tous le code de la route, que nous ayons les mains sur un volant ou sur un guidon!

 

Les Cyclopétards de Trois-Rivières