Elle promène les chiens dans les rues de la ville

C’était à Boston dans le quartier Beacon Hill, un Londres miniature avec ses ruelles pavées et ses édifices en vieilles briques sombres.

Au détour d’une rue, j’aperçois une fille tirée par une meute de chiens. Je dis bien « tirée » car ce n’était pas elle qui promenait les chiens, mais bien les chiens qui promenaient la fille. Ils devaient être entre cinq et sept. Des gros chiens. Je ne sais pas le nombre exact car j’étais trop occupé à regarder la fille. Les bras tendus, le visage crispé, elle avait l’air gêné. Elle m’a lâché un sourire embarrassant et un «Hello ! » à peine audible.

Plus tard, j’ai appris qu’elle était promeneuse de chiens et que c’était pratique courante chez les anglophones, grands adorateurs de la gente canine. Elles sont légion d’ailleurs dans le West Island de Montréal.

Nathalie Bélanger promène aussi des chiens dans les rues de Trois-Rivières. Je dis bien « promener les chiens » et non l’inverse. « C’est que j’en ai jamais promené plus que deux à la fois! » m’a-t-elle dit lors de son passage à L’Hebdo Journal samedi dernier. « J’ai commencé mon nouvel emploi en juin dernier seulement. Je suis en train de bâtir ma clientèle. »

Elle garde vos animaux

J’ai invité Nathalie au bureau car, comme elle, j’adore les chiens. Aussi, j’étais curieux de savoir d’où elle venait et pourquoi elle faisait ce métier. Et j’ai appris qu’elle avait tout balancé, emploi assuré et sécurité financière, pour se nourrir davantage de la passion de sa vie :les animaux, les chiens surtout. Quand elle parle de son amour pour les bêtes, sa lèvre inférieure tremble. L’émotion.

« Une femme m’a déjà dit qu’elle ressentait presque autant d’amour envers son chien qu’envers ses enfants, m’a-t-elle raconté. Je comprenais ce qu’elle voulait dire. »

Arrivée de Montréal depuis peu, Nathalie offre ses services à tout propriétaire de petits animaux, chats, chiens, etc. Elle les promène, s’occupe d’eux lorsque les propriétaires partent en vacances, fait le taxi jusque chez le vétérinaire. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la plupart de ses clients ne sont pas des personnes âgées adeptes de la zoothérapie. « Ce sont des gens trop occupés pour prendre soin de leurs bêtes », dit-elle.

L’amour des bêtes, Nathalie est née dedans comme elle le dit : « Je suis née dans une famille où il y a tout l’temps eu des animaux. J’ai toujours eu des animaux chez moi aussi. J’aime surtout les chiens car on peut jouer avec eux. Surtout les gros toutous. Les chats sont plus indépendants. »

Aucune peur

Vous l’aurez deviné : Nathalie n’a pas peur des chiens. Un Doberman ne l’effraie pas. « Mon rêve? Avoir un beau gros Danois, dit-elle, à cause de sa prestance. » Elle ne croit pas qu’une race de chien soit plus agressive qu’une autre. Faut pas compter sur elle pour faire le procès d’un Pitt Bull, d’un Huskie ou d’un Rottweiler. «J’ai gardé un Huskie récemment, raconte-t-elle, et il n’avait rien de dangereux, au contraire! Il s’étendait de tout son long sur le dos pour que je lui flatte le ventre. J’ai déjà été propriétaire d’un Rottweiler avec un mélange de Bull Mastiff. C’était un gros nounours! Je pense que l’agressivité dépend du chien et non de la race. »

Son chien à la maison s’appelle Charlie. C’est un Labernois, à savoir un chien moitié Labrador moitié Bouvier Bernois comme ceux de la fondation Mira. Pour plus d’infos: 383-6254.