Des vins pour le homard

Par Gilles Magny. On demande régulièrement aux conseillers en vin des suggestions, en blanc mais aussi en rouge, pour accompagner le homard, les sushis ou les poissons à chair blanche. Voici d’abord deux très bons vins blancs et deux vins rouges de « compromis » pour ce genre de menu.

Mastroberardino 2007, Fiano di Avellino d.o.c.g., Italie, 23,25 $, 972851

Produit en Campanie, ce D.O.C.G. couronne l’appellation du cépage local fiano à Avellino, ville située pas très loin de Naples. La maison Mastroberardino a toujours cru en la qualité des cépages locaux et des vins originaux de cette région. Depuis plus de trente ans qu’elle fait preuve de persévérance, force est d’admettre qu’elle avait bien raison puisque d’autres très bonnes maisons se sont également établies en Campanie. Toutes ensemble, elles portent de plus en plus haut l’étendard de la qualité des cépages autochtones comme le fiano. Et quel beau bouquet que celui-ci de ce Mastroberardino! Des effluves de fleurs blanches, de pêche et d’abricot se bousculent, et le vin demeure transparent et rafraîchissant jusqu’à la dernière goutte. Aucun artifice, le cépage s’exprime en toute liberté et donne toute sa mesure Servez-le sans hésitation avec un homard ou en apéro tout en rêvant de vivre sur la côte amalfitaine.

Le Moulin des Nonnes cuvée Inès Andrieu 2006, Minervois a.o.c., France, 19,80 $, 10507041

Très rares sont les minervois blancs! Il est d’autant plus heureux de découvrir celui-ci qui, vous vous en doutez déjà, est très bon. Élaboré d’un judicieux assemblage de différents cépages méridionaux comme le grenache blanc, la marsanne et le muscat à petits grains, il sent bon le dessert, la pâte d’amande et les fleurs séchées. Il ne goûte toutefois pas ce qu’il annonce, étant très rond en bouche, onctueux comme un vin moelleux mais très sec en fait, avec une finale de fleur de trèfle et d’amande. Original et savoureux à souhait, il accompagnera divinement les crevettes au pernod ou notre crustacé de saison.

Domaine de Torraccia 2006, Corse Porto-Vecchio a.o.c., France, 19,20 $, 00860940

La ville de Porto-Vecchio s’avère être en même temps une zone d’appellation contrôléesituée dans la partie sud-ouest de l’île de beauté comme on appelle si justement la Corse. Le nez est marqué par de beaux arômes de cerise, de cuit et de fumé. La bouche est bien équilibrée, avec une bonne structure, ce qui en fait un vin tout à fait réussi. Les échos italiens de cette cuvée sont principalement liés à la présence du cépage principal, le niellucio, qui est réputé être nul autre que le sangiovese italien. Il gagnera à être servi à une température avoisinant les 16 °C avec des plats méditerranéens comme un poulet Marengo ou des pâtes aux fruits de mer.

Pinot Noir Marlborough Saint Clair 2007, Nouvelle-Zélande, 21,40 $, 10825543

On le dit de plus en plus, la Nouvelle-Zélande, composée de ses deux îles distinctes, produit de très bons pinots noirs, surtout dans l’Île du Sud. Par contre, la suggestion de cette semaine, elle, nous vient de la région de Marlborough, située dans l’Île du Nord où l’on trouve également de bons producteurs de pinot noir comme la maison Saint Clair. Ce n’est pas tant par ses arômes que vous serez charmé mais bien par sa bouche franche et très convaincante. Le vin est très bien équilibré, caractérisé par un fruité discret mais très solide. Il en vaut pleinement le coût, surtout après un aussi long voyage. Servez-le autour de 12 °C et il constituera, comme le vin précédent, un bon compromis pour votre menu marin.