Ce que je sais de Céline Dion

Journaliste photographe à Laval au début des années 90, je suis allé déjeuner avec une vedette de la chanson au Québec à l’époque. Et amie intime de René Angélil.

L’entrevue portait sur le tournant que prenait la carrière de la chanteuse lorsque la conversation a bifurqué vers le phénomène de l’heure, Céline Dion. Son premier album en anglais, Unison, avait réussi à percer le chauvinisme américain. Une première pour un artiste québécois. Unison se vendait autant aux États-Unis qu’ailleurs dans le monde.

À l’époque, les ragots circulaient sur le relation entre Céline et son gérant. Aux yeux de bien du monde, René Angélil était l’imprésario sans coeur qui exploitait Céline pour son bénéfice personnel. Un peu comme le colonel Parker avec son poulin Elvis Presley.

Toujours est-il que la chanteuse que j’interviewais se penche vers moi et me dit: « Les gens croient que René fait ce qu’il veut avec Céline. C’est faux. Et cela chagrine René. Un jour, il m’a dit : « Céline a plus de discipline que moi. Si les gens savaient! Je la suis à peine. Si je suis démoralisé à cause d’une mauvaise critique, c’est elle qui me remonte le moral. »

En d’autres mots, Céline était la locomotive et René déblayait le chemin devant elle à titre de gérant.

Céline se pointe

Toujours au début des années 90, le journal m’avait envoyé prendre une photo de Céline qui, dans le cadre d’une tournée de promotion, faisait un arrêt dans un resto de Laval. Le gérant du resto était un ami de René Angélil.

Je me pointe au resto à l’heure prévue. Le parking déborde de fans. Des filles pour la très grande majorité. Les haut-parleurs des autos crachent les gros succès des albums Incognito et Unison. Bref, il y a de l’ambiance à l’extérieur.

Céline arrive, s’engouffre dans le resto et se laisse absorber par les fans. Elle est radieuse. Le gérant du resto se tourne vers moi. Vraiment, je ne pourrai pas la prendre en photo, me dit-il, faudra revenir plus tard. Il y a trop de fans.

Deux heure plus tard environ je suis de retour. Les derniers fans quittent la place. J’entre dans le resto. Céline est assise à une table le long d’une fenêtre. Elle est ex-té-nuée! Épuisée, vidée, l’air ailleurs. C’est qu’elle vient de signer je ne sais combien d’autographes. Sans compter la musique, les fans agressifs, le vacarme.

René Angélil voit mon appareil photo autour du cou. Non, fini les photos! Je le vois dans l’expression de son regard. Il va s’asseoir près de Céline.

Le gérant du resto se penche et lui murmure à l’oreille. Ca devait ressembler à quelque chose comme : « C’est lui le gars du journal avec qui on a signé une entente. Il a été assez gentil pour revenir. Faut lui donner sa photo.» Angélil se lève, me fait son plus beau sourire et murmure à son tour dans l’oreille de Céline.

Elle lève les yeux au plafond. Mais puisqu’il le faut, s’est-elle probablement dit. Tout le monde se place devant moi. Céline me fait un sourire rapide et fatigué. Au moment où j’allais appuyer sur le déclencheur, un miracle s’est produit. Céline s’est transfigurée! J’avais au bout de mon objectif une Céline radieuse, rayonnante, …Sitôt la photo prise, elle est retournée s’asseoir, fripée de fatigue.

Il faut vraiment avoir un contrôle de soi hors de l’ordinaire pour réussir une telle transformation.

Les femmes mènent le monde

Des années plus tard, alors que l’on circulait en canot dans le parc de la rivière des Mille-Iles, nous sommes passés devant le château de Céline sur l’île Gagnon. J’ai raconté à la fille qui m’accompagnait la transfiguration de Céline. De mémoire, c’est elle qui m’a fait prendre conscience de l’atout inestimable qu’avait la diva québécoise.

Si la petite fille de Charlemagne avait un tel contrôle sur elle, cela veut dire qu’elle peut s’adapter à toutes les circonstances.

J’ai souri l’an dernier en lisant la déclaration de Céline dans une entrevue accordée au magazine Vita je crois. Faisant l’éloge de la force de sa caractère de sa mère qui l’accompagne souvent à l’étranger malgré son âge avancé, Céline a déclaré : « Ce sont les femmes qui mènent le monde!»

Dans le même numéro, on apprenait que c’est Céline qui se présentait sur le chantier de construction de la nouvelle maison du couple. C’est elle qui dirigeait les travaux.

Soudain, je me suis rappelé les propos de René Angélil à son amie au début des années 90: « Céline a plus de discipline que moi. Si les gens savaient! Je la suis à peine. »

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