Bob Hartley contre Patrick Roy?
Bob Hartley vient de gagner une fois de plus.
Ses Lions de Zurich, septièmes au classement général l’an dernier catégorie élite, ont remporté récemment le championnat de la Suisse. Hartley en était à sa première saison derrière le banc de l’équipe.
Ce gars-là fait vibrer les partisans partout où il passe. Participation à la Coupe Memorial à la tête du Titan de Laval(1993), Coupe Calder dans la Ligue américaine avec les Bears de Hershey (1997) , Coupe Stanley avec l’Avalanche du Colorado (2001), premières participations aux séries éliminatoires de l’histoire des Thrashers d’Altanta (2007).
De mémoire, nul autre que Scotty Bowman avait recommandé Hartley au directeur général des Thrashers, Don Waddell, alors à la recherche d’un entraîneur. Ce dernier avait appelé l’ancien coach du Canadien pour obtenir son avis.
Bowman connaissait bien Hartley pour l’avoir affronté plus d’une fois durant les séries éliminatoires alors qu’il dirigeait les Red Wings de Détroit.
L’époque du Titan
J’ai connu Hartley sans partager un lien d’amitié avec lui. Je couvrais le Titan de Laval à titre de journaliste lorsque la famille Morrissette engagea Hartley comme entraîneur en chef. L’équipe locale connaissait des hauts et des bas. Les beaux jours de Mike Bossy (le National) et de Mario Lemieux (les Voisins ) étaient loin derrière.
Hartley n’aura coaché que deux saisons à Laval. Deux grosses saisons où le Titan figurait parmi les puissances du circuit Courteau.
C’était l’époque des Martin Lapointe, Éric Veilleux et Marc Beaucage à l’attaque, Francis Bouillon (à qui Hartley a donné sa première chance) et Sylvain Blouin à la défense, l’incroyable Emmanuel Fernandez devant le filet.
Il dormait à l’aréna
Je me rappelle de la première entrevue que Hartley m’avait accordée. Il m’avait donné rendez-vous au centre sportif de Laval, tôt le matin.
Je cogne à la porte de son bureau de l’aréna. J’entends un bruit, mais rien à voir avec des pas sur un plancher.
-Bob?
-Jocelyn?
-Exact.
-Laisse-moi cinq minutes, veux-tu?
Dix minutes plus tard, il m’apprenait qu’il dormait parfois dans son bureau, à même le plancher, si les circonstances ne lui permettaient pas de retourner chez lui à Hawkesbury, en Ontario. Exemple : un match suivi d’un entraînement le lendemain ou l’inverse.
Hawkesbury, ce n’était pas à la porte de Laval. Je voyageais souvent dans l’autobus avec les joueurs. Lorsque le Titan allait jouer chez les Olympiques de Hull, l’autobus s’arrêtait dans un rang de campagne, en pleine obscurité, et Hartley embarquait, laissant son auto derrière lui. Et tout l’monde filait à Hull. Y compris son adjoint de l’époque, Michel Therrien.
Chez lui
Hartley avait accepté de nous recevoir, moi et un deuxième journaliste, chez lui à Hawkesbury. Nous avions soupé à la brasserie du village. Hartley nous racontait anecdote par dessus anecdote. Le gars est un conteur. On ne s’ennuyait pas avec lui.
Je me rappelle qu’il nous avait vanté un certain Yvan Joly, un joueur originaire de Hawkesbury. Joly a été repêché par le Canadien en 1979. Il n’a pas joué cinq parties dans la Ligue Nationale. Je ne me souviens plus pour quelle raison précise.
À la fin de la soirée, Hartley nous avait offert un gilet et un bâton de hockey autographiés par Mario Lemieux.
Déjà à l’époque, Hartley était très à l’aise avec les journalistes. D’ailleurs, il nous avait dit que l’un de ses mandats à la barre du Titan était de renouer contact avec les médias. Ces derniers étaient à couteaux tirés avec la famille Morrissette .
Explosif
Bob Hartley ne laissait personne indifférent. Gentleman lorsqu’il s’adressait aux médias, il s’enflammait souvent une fois derrière le banc. Pas toujours, évidemment. Mais son tempérament bouillant lui a parfois joué de mauvais tours. Des attaques verbales qu’il a sûrement regrettées.
Cette histoire d’agression verbale contre le fils de l’ancien joueur du Canadien Michel Larocque lui avait valu une chronique assassine de la part d’un chroniqueur sportif d’un journal quotidien. Des démêlés avec un arbitre avaient aussi fait la manchette.
Patrick Roy
On sait que Bob Hartley est un proche de Patrick Roy. Il lui aurait servi de guide le jour où le gardien légendaire est devenu coach des Remparts.
S’il fallait que Hartley devienne coach chez le Canadien et Patrick Roy chez les Nordiques dont la résurrection est imminente, attendez-vous à des rencontres plutôt émotives. Et à du hockey explosif!