Agent secret: une formation à faire baver d’envie

Le Service canadien de renseignement et de sécurité (SCR) s’est pointé le 16 mars sur le campus de l’université à des fins de recrutement. Comme la plupart des entreprises canadiennes, l’organisme fédéral subit les effets du vieillissement de la population. La main d’œuvre se fait rare. D’autant plus que le budget grimpe continuellement depuis septembre 2001. La demande d’agents de renseignements est si forte que les critères d’admissibilité ont été assouplis ces dernières années.

Image négative

Le métier d’agent de renseignement a mauvaise presse et c’est regrettable. Les médias ne retiennent que les bavures ou les abus des organismes de sécurité. Combien de livres ont été écrits sur les dérapages des agents de la CIA! Meurtre téléguidé, action clandestine, tortures sous le régime Bush. Récemment, le Mossad israélien faisait les manchettes avec l’assassinat d’un dirigeant palestinien à Dubaï.

Au Canada, il y a eu l’affaire Maher, ce Canadien injustement livré aux Américains puis torturé en Syrie. Au Québec, on se rappelle des abus commis envers le Parti Québécois dans les années 70. Pourtant, le travail d’un agent oeuvrant pour le SCRS n’a rien à voir avec celui d’un agent de la CIA. Sauf exception, il œuvre à l’intérieur du pays à l’image d’un agent du FBI américain.

Privilège

Le côté le plus palpitant du métier d’agent de renseignement, largement méconnu, est la culture que l’homme ou la femme reçoit aux frais de l’État. Drôlement impressionnant! Certains agents maîtrisent jusqu’à quatre ou cinq langues, ont assimilé une tonne de connaissances en histoire, en géographie, en technologies de l’information et ont acquis une maîtrise de soi remarquable. Je le répète : toujours aux frais de l’État. L’apprentissage est sans fin pour l’esprit le plus curieux.

Quiconque a lu les romans de John le Carré (ancien espion du M16 britannique) ou même de Tom Clancy sait très bien que le métier d’agent secret n’a rien à voir avec l’image folklorique que l’on s’en fait. Nous sommes loin de James Bond ou du super agent américain ou soviétique que l’on voit dans les films américains.

Le travail premier d’un agent de renseignement canadien est de recueillir de l’information sur le terrain, point à la ligne. Ou de se retrouver derrière les bureaux à analyser les données fournies par les agent sur le terrain. Le terme « Espion » indispose un bon nombre d’entre nous et c’est malheureux. Il évoque la tromperie et la méfiance. Surtout chez les jeunes. Ce faisant, ils se ferment des portes derrière lesquelles se trouvent tout un bagage de connaissances. Il est pourtant internationalement reconnu que le devoir premier d’un chef d’état est de protéger ses citoyens. Voilà pourquoi tous les pays de dimension importante possèdent leur organisme de sécurité. Malheureusement, certains gouvernements utilisent les agents à des fins de propagande. Quand le chat sort du sac, ce sont les agents travaillant dans l’ombre à débusquer les opérations étrangères qui écopent.