À la découverte des vins avec Gilles Magny

Par Gilles Magny, chroniqueur vin. Bonjour, j’aurai le plaisir, par le biais de cette chronique de vous faire part de quelques belles découvertes récentes dans le choix immense que nous avons maintenant au Québec. Aussi question de bien se comprendre, je veux commencer par les termes les plus utilisés et parfois aussi galvaudés dans ce merveilleux monde. En voici deux pour débuter.

Fruité: au Québec, ce terme est utilisé pour désigner un vin ressemblant à un vin allemand ou un vin léger et aromatique. Dans les faits, fruité veut dire qui goûte le fruit soir le raisin, la fraise, la framboise, la pomme, la groseille ou les agrumes. Je pense que dans l’esprit des gens ou des néophytes, fruité veut dire qui se boit facilement. Tous les vins jeunes de 2 ou trois ans sont susceptibles de goûter le fruit, donc d’être désignés par fruité.

Sec: le contraire d’un vin sucré, ce qualificatif désigne un vin sans sucre (en fait à moins de 4 grammes de sucre par litre). Pour bien des amateurs, ce terme veut dire asséchant, acide ou fort. C’est faux, le mot exact serait tannique pour les rouges ou acide pour les blancs.

Nous continuerons notre petit lexique dans la prochaine chronique.

Je veux maintenant vous expliquer notre système de cotation utilisé ici. Comme chez la plupart des chroniques en vin au Québec, les vins sont jugés par rapport à l’absolu: un vin rouge avec les rouges, un blanc nature avec les blancs natures, un effervescent (contenant du gaz carbonique), avec les effervescents, un autre produit d’un certain type avec les vins de ce type, etc. Les vins ne sont donc pas jugés selon leur provenance et ce qu’ils devraient représenter. Par ailleurs, le prix pourrait expliquer une cotation plus ou moins favorable. La qualité est notée par des étoiles: + = moyen, ++ = bon, +++ = très bon, ++++ = excellent et +++++ = parfait. Les demies sont utilisées pour des hésitations dans l’évaluation. Cela dit, nous pouvons commencer nos suggestions d’aujourd’hui.

Vins rouges Coroa d’Ouro Poças Douro 2001 743252 à 13,40$ ++1/2

Il ne nous fait pas basculer à côté de nos rotules mais c’est un vin honnête qui montre bien à quel degré de fini est parvenu l’ensemble des producteurs portugais. En effet, pour cette modique somme, vous aurez un vin honnête, peu corsé aux arômes légèrement boisés et floraux avec une texture râpeuse qui se mariera avec plein de mets comme des fondues à la viande ou des steaks minutes à l’ail par exemple.

Devois des Agneaux Côteaux du Languedoc 2006 912321 à 20,50$ +++

Dans cette multitude de produits du Languedoc, il en est que nous aimons voir revenir à chaque année comme ce Devois des Agneaux toujours bien accueilli aussi par la presse spécialisée. Il y a de quoi! Le vin est bien tassé, fondu; ses arômes sont profonds avec un côté de plus en plus animal, (la syrah) et son ensemble d’une belle pureté: on en redemande. Servir avec du bœuf aux olives, des brochettes d’agneau ou du magret de canard poêlé et déglacé au porto.

Vin blanc Lenz Moser Trockenbeerenauslese Autriche 2005, 10809794, 20,10$ demie bouteille, ++++

Lenz Moser est la maison qui fabrique ce vin et trockenbeerenauslese désigne un vin liquoreux obtenu par surmaturité des baies (raisin= beeren, séchés= trocken et auslese= vendange triée dans la langue de Goethe). Généralement, les vins de ce type sont beaucoup plus coûteux en Allemagne. À ce prix, cet excellent trockenbeerenauslese autrichien est une aubaine! Quoique rébarbatif au nez (je tais l’odeur qu’il m’a rappelé), il demeure absolument charmeur par sa bouche qui tient presque du miracle par sa sève, sa richesse et sa fraîcheur exquise. À prendre au dessert, avec du foie gras, des fromages riches comme des bleus ou encore pour terminer en apothéose une belle dégustation de plusieurs produits. À la prochaine!