Voie maritime du Saint-Laurent: ultime négociation pour éviter la grève

MONTRÉAL — Des négociations de la dernière chance ont lieu pour tenter d’éviter une grève à la voie maritime du Saint-Laurent, dimanche à 00 h 01.

Cette voie stratégique de transport va du pont Jacques-Cartier, à Montréal, jusqu’à Niagara en Ontario.

Le grand syndicat pancanadien Unifor, qui a cinq sections locales concernées au Québec et en Ontario, a fait parvenir un avis de grève à l’employeur, la Corporation de gestion de la voie maritime du Saint-Laurent.

Il s’agit de 361 employés syndiqués auprès d’Unifor, qui assurent le transport des navires le long de la voie maritime, notamment dans les écluses, autant les employés à l’entretien, aux opérations, que les ingénieurs et les superviseurs.

Unifor, qui est affilié à la FTQ au Québec, affirme ne pas avoir eu d’autre choix, vu le piétinement des négociations, selon lui. Celles-ci avaient débuté en juin et les parties sont en conciliation, sous juridiction fédérale.

«Les négociations plafonnent, ont plafonné assez rapidement. Puis il a fallu se rendre à l’évidence, hier, que ce qui nous était proposé par l’employeur ne représentait pas des avancées suffisamment considérables pour qu’on puisse entrevoir la possibilité d’une entente cette semaine. Donc, on n’a eu d’autre choix que d’aviser l’employeur que nous pourrions être en grève à compter de dimanche matin minuit et une», a résumé en entrevue Hugues Perreault, représentant national d’Unifor et conseiller syndical.

Les salaires sont le principal point en litige. Les syndiqués estiment que les offres salariales sont «nettement en deçà des attentes», rapporte M. Perreault.

Si la grève venait effectivement à être déclenchée dans la nuit de samedi à dimanche, «il faut s’attendre à ce qu’il n’y ait aucun navire qui soit en mesure de passer à travers la voie maritime, ni en amont ni en aval», prévient M. Perreault.

«Donc c’est l’entièreté du corridor de commerce entre Niagara et Montréal qui va être complètement fermé», note-t-il, ajoutant que 4000 navires y circulent chaque année pour transporter toutes sortes de marchandises.

La Corporation de gestion de la voie maritime du Saint-Laurent rappelle que la voie maritime occupe une place stratégique pour le transport de diverses marchandises, non seulement pour l’est du Canada, mais pour l’Amérique du Nord. Des navires de céréales, notamment, y transitent.

«Le transport de marchandises par la voie maritime est un élément important de l’économie et de la chaîne d’approvisionnement de l’Amérique du Nord. En particulier, cette action syndicale aurait un impact sur les mouvements de céréales, à une période où le monde a un besoin critique de ce produit essentiel, alors même que l’offre a été affectée par la situation en Ukraine et par la fréquence accrue des événements météorologiques extrêmes mondiaux», a fait valoir l’employeur.

«Si les travailleurs syndiqués entament effectivement une grève, la voie maritime du Saint-Laurent sera fermée à tout trafic», prévient-elle.

La Corporation affirme avoir «commencé à mettre en oeuvre ses plans détaillés pour assurer une fermeture ordonnée, en toute sécurité, du réseau dans le délai du préavis de 72 heures» donné par le syndicat Unifor.