Une Première Nation du Nouveau-Brunswick veut empêcher l’entrée illégale de drogues

Une Première Nation du Nouveau-Brunswick sera bientôt encerclée par des barrières de sécurité afin de contrer l’entrée de drogues illégales sur son territoire.

Ces barrières, qui ont aussi été utilisées pendant la pandémie de COVID-19, seront remises en place et seront surveillées par des agents à certains moments de la journée, a expliqué mardi le chef de Sitansisk, Allan Polchies.

Les déplacements pour entrer et sortir de Sitansisk, que l’on appelle aussi Première Nation de Saint Mary’s, seront surveillés, mais les résidants ne font pas l’objet d’un confinement ou d’un couvre-feu, a précisé M. Polchies.

Ces nouvelles mesures de sécurité sont ajoutées à la suite du déclenchement de l’état d’urgence local dans la Première Nation, lundi.

«Des personnes qui ne sont pas des Autochtones viennent sur notre territoire, flânent tard dans nos rues, endommagent des biens et introduisent de la drogue illégale», a déploré M. Polchies en entrevue avec La Presse Canadienne.

«Toute activité douteuse, tout véhicule suspect ou qui ne contient pas une plaque d’immatriculation du Nouveau-Brunswick sera surveillé», a-t-il déclaré.

Le conseil de Sitansisk a fait valoir dans un communiqué publié lundi soir que sa décision de déclarer l’état d’urgence allait lui permettre d’avoir recours à des ressources supplémentaires via des programmes provinciaux et fédéraux.

«Quand les gens consomment, ils deviennent nuisibles, ils détruisent des biens, a dénoncé M. Polchies. Nous essayons de garder nos gens en bonne santé et en sécurité.»

Sitansisk, qui se trouve à l’intérieur des limites de Fredericton et qui compte environ 2000 habitants, a besoin de plus de soutien en santé mentale, de nouveaux programmes concernant le bien-être et de plus de lits dans les centres de traitement de la toxicomanie, a soutenu M. Polchies.

Dans une déclaration écrite, la ministre provinciale des Affaires autochtones, Arlene Dunn, a assuré qu’elle et le premier ministre Blaine Higgs étaient au courant de l’état d’urgence dans la Première Nation.

Mme Dunn a souligné qu’elle, le ministre de la Sécurité publique, Kris Austin, et M. Polchies se sont rencontrés mardi «pour mieux comprendre les besoins de la communauté».

«Nous sommes prêts à travailler avec les partenaires fédéraux et Sitansisk pour répondre à leurs préoccupations», a écrit la ministre.

Présence policière accrue

Selon M. Polchies, sa communauté est utilisée comme une «porte d’entrée» pour les gens qui tentent de vendre des drogues illicites.

En réponse à l’état d’urgence, la police de Fredericton a accru sa présence dans la communauté.

La cheffe adjointe du service de police municipal, Kim Quartermain, a indiqué qu’une personne a été arrêtée dimanche pour une agression armée, tandis qu’une autre a été arrêtée lundi pour avoir troublé l’ordre public.

La fin de semaine dernière, environ 300 personnes se sont rassemblées dans le nord de Fredericton, ce qui a entraîné un impressionnant déploiement policier.

Selon M. Polchies, ce rassemblement est survenu lors d’un affrontement entre différents groupes concernant la vente de drogue.

La mairesse de Fredericton, Kate Rogers, a refusé une demande d’entrevue.