Une ex-membre du personnel de Justin Trudeau a sciemment voté dans le mauvais comté

OTTAWA — La commissaire aux élections fédérales a infligé une amende de 1500 $ à une ancienne membre du personnel politique du cabinet du premier ministre Justin Trudeau, qui avait sciemment voté dans la mauvaise circonscription fédérale en 2021.

Un résumé du procès-verbal publié sur le site de la commissaire aux élections indique qu’Ayesha Chughtai a tenté de voter au bureau du directeur du scrutin dans la circonscription albertaine de Calgary-Skyview le 2 septembre 2021, en vue des élections du 20.

Le procès-verbal indique que le personnel au bureau du directeur du scrutin savait qu’elle ne pouvait pas y voter parce qu’elle n’habitait pas dans la circonscription.

Le résumé du procès-verbal indique que Mme Chughtai a alors tenté de faire valoir qu’il existait une règle permettant à une personne qui a déménagé au cours des six derniers mois de voter dans son ancienne circonscription électorale, mais on lui a dit qu’elle avait tort.

Lorsqu’elle a quitté le bureau du directeur de scrutin, des témoins ont entendu Mme Chughtai dire au personnel qu’elle voterait tout de même pour le candidat libéral, George Chahal, lors d’une journée de vote par anticipation, écrit la commissaire. Mme Chughtai l’a fait onze jours plus tard, le 13 septembre.

Le résumé du procès-verbal indique qu’à l’époque, Mme Chughtai était bénévole pour le candidat Chahal, en plus d’être une employée du Parti libéral du Canada (PLC) pendant les élections. Elle travaillait également pour le Cabinet du premier ministre Trudeau.

Dans une déclaration sur Facebook, Mme Chughtai admet qu’elle était au courant de l’avis de violation de la commissaire aux élections.

«Je tiens à souligner qu’en tout temps j’ai agi de bonne foi. Je continue à ce jour d’être propriétaire de ma maison dans la circonscription et j’ai cru à tort que j’avais le droit de continuer à voter dans cette circonscription», a-t-elle écrit.

«Je regrette les circonstances et j’ai coopéré avec Élections Canada tout au long du processus.»

Le cabinet du premier ministre n’a pas répondu aux questions, adressant plutôt les demandes au Parti libéral.

Dans une déclaration écrite, le porte-parole du parti, Matteo Rossi, a déclaré que le PLC avait été informé de l’affaire par l’avis publié en ligne lundi. «Toute violation des lois électorales du Canada est totalement inacceptable. Tout le monde doit suivre les règles régissant les élections», a écrit M. Rossi.

Il a refusé de répondre à d’autres questions, les redirigeant plutôt vers Mme Chughtai.

La commissaire aux élections a déclaré que le fait que Mme Chughtai travaillait pour les libéraux et pour le cabinet du premier ministre, ainsi que le fait qu’elle aurait déclaré qu’elle voterait par anticipation à Calgary bien qu’on lui ait dit qu’elle ne pouvait pas le faire, constituaient des facteurs aggravants dans son cas. Ces deux facteurs aggravants ont ajouté 500 $ au montant de sa «sanction administrative pécuniaire», dont le montant de base est de 1000 $.

«Le non-respect par les intervenants du processus politique des règles adoptées par le Parlement en vue d’assurer une élection équitable peut contribuer à une perte de confiance du public dans l’intégrité des membres de la classe politique, ce qui peut, par conséquent, accroître l’apathie des électeurs», indique la commissaire dans le résumé du procès-verbal.