Une entente de principe évite le lock-out d’Airbus à Mirabel

MONTRÉAL — Mirabel évitera finalement le lock-out. Mercredi, les salariés d’Airbus Canada ont voté en faveur d’une nouvelle mouture de l’entente de principe à 77,14%, a annoncé l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA).

Selon le syndicat, environ 81% des 1300 travailleurs du site de Mirabel ont pris part au vote, le quatrième depuis le début des négociations, qui a eu lieu de 5h à 20h.

Le nouveau contrat de travail sera valide pour une durée de cinq ans.

Cette nouvelle entente inclut les modifications proposées par le conciliateur de la Direction générale des relations de travail, qui avait été requis par le syndicat la semaine dernière.

«Malgré le résultat favorable, cette négociation a généré beaucoup de frustration, il en restera des cicatrices et l’employeur va avoir des choses à réparer dans les prochains mois pour ramener un bon climat de travail», a écrit Éric Rancourt, le porte-parole à la table de négociation, dans un communiqué.

Le 23 avril, les membres de l’AIMTA, affiliée à la FTQ, avaient rejeté dans une proportion de 68% l’entente de principe qui était intervenue entre les parties, le 12 avril. Deux autres offres patronales avaient été rejetées auparavant.

Plusieurs points étaient en litige entre Airbus et les membres du syndicat: les horaires de travail, la sécurité d’emploi, l’impartition, les salaires et l’ancienneté, avait rapporté le syndicat.

La nouvelle entente concède des augmentations salariales de 23% étalées sur cinq ans, soit 8%, 3%, 4%, 4% et 4% par année, qui s’appliqueront de façon rétroactive à compter du 2 décembre 2023. De plus, elle comprend une augmentation de la rémunération différée de 1,35 $ à 1,45 $ par heure travaillée.

L’accès à une couverture ne se fera plus après 36 mois, mais après seulement six mois de travail. Des améliorations portant sur les primes, les vacances ainsi que la cadence de travail figurent aussi dans l’entente.

Le président de la section locale 712, Christian Bertrand, a admis que «bien que le contrat ne comprenne aucun recul au niveau salarial, nos membres auraient apprécié plus d’ouverture de l’employeur sur les horaires et la conciliation travail-famille».

Airbus, de son côté, restait préoccupé par le fait que le programme des avions A220, construits à Mirabel, ne soit pas encore rentabilisé.

Airbus soutient, dans un communiqué envoyé plus tard dans la soirée, que ce nouvel accord apporte une plus grande flexibilité, qui est censée améliorer l’équilibre entre les quarts de travail et la formation des nouveaux employés.

L’entreprise précise qu’il s’agissait d’une condition essentielle à l’accélération de la cadence de production de l’A220, et prévoit ainsi atteindre le seuil de rentabilité du programme d’avions en 2026.

La société s’est réjouie que ce nouvel accord montre «l’engagement mutuel des deux parties envers le succès à long terme de l’A220, du site de Mirabel et de la présence croissante d’Airbus au Québec».

«Avec cette nouvelle entente, Airbus Canada et ses employé.e.s de Mirabel mettent en place les conditions gagnantes pour assurer le succès à long terme de l’A220 dont la cadence de production doit presque doubler au cours des deux prochaines années», a écrit Benoît Schultz, PDG d’Airbus Canada, dans le communiqué de l’entreprise.

Le contrat de travail des employés d’Airbus Canada à Mirabel était arrivé à échéance le 1er décembre 2023.