Une communauté anichinabée du nord-ouest de l’Ontario pense avoir trouvé des tombes

WAUZHUSHK ONIGUM — Une communauté anichinabée du nord-ouest de l’Ontario affirme avoir découvert 22 sites où des restes humains pourraient être enterrés près d’un ancien pensionnat fédéral pour Autochtones.

La première nation de Wauzhushk Onigum, près de Kenora, a été «alertée» à la mi-août de sites suspects près de l’ancien pensionnat St. Mary’s, après avoir utilisé un chien renifleur pour effectuer des recherches au sol dans et autour du terrain de l’ancien établissement fédéral. 

La communauté de Wauzhushk Onigum a annoncé plus tôt cette année qu’elle avait découvert 171 «anomalies» sur le site, la plupart étant de possibles lieux de sépulture non marqués.

Dans un communiqué, la communauté affirme maintenant que 19 des 22 nouveaux sites identifiés par les chiens recoupent d’autres sites déjà identifiés par les survivants des pensionnats comme des lieux de sépulture potentiels lorsque le pensionnat était ouvert.

La communauté espère publier au début de l’année prochaine un rapport complet de ses recherches, notamment sur celles effectuées à l’aide de chiens et d’un radar pénétrant dans le sol, ainsi que des témoignages de survivants et des évaluations archéologiques.

Plus de 6000 enfants ont fréquenté le pensionnat St. Mary’s au cours de ses 75 années d’activité. Le Centre national pour la vérité et la réconciliation a documenté que le décès de 36 de ces enfants alors qu’ils fréquentaient le pensionnat. L’établissement, affilié à l’Église catholique, était géré par les Oblats et les Sœurs grises.

La communauté de Wauzhushk Onigum a été guidée dans ses recherches par un conseil d’anciens et de survivants, afin notamment de progresser en respectant les coutumes ancestrales de la nation.

Le chef Chris Skead a félicité le conseil et les autres survivants pour leur résilience. «C’est votre témoignage, votre force, vos conseils qui continueront à nous faire avancer», a-t-il indiqué lundi dans un communiqué. 

On estime que sur une période d’un siècle, 150 000 enfants des Premières Nations, métis et inuits ont été forcés de fréquenter ces pensionnats fédéraux au Canada. L’Église catholique gérait environ 60 % de ces établissements.

Les enfants arrachés à leur famille pour fréquenter ces pensionnats étaient punis s’ils parlaient leur langue et pratiquaient leur culture. Plusieurs ont été victimes de violences psychologiques, physiques et sexuelles.

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Le «Programme de soutien en santé: résolution des questions des pensionnats indiens» offre une ligne d’écoute téléphonique aux anciens élèves des pensionnats et à leurs proches qui souffriraient de traumatismes causés par le rappel d’abus passés. Le numéro est le 1-866-925-4419.