Un manifeste de l’accusé de l’attaque de London fait écho à celui du tireur de N.-Z.

WINDSOR, Ont. — Un homme accusé d’avoir tué une famille musulmane en Ontario a rédigé ce que les procureurs ont appelé un manifeste avant son attaque, se qualifiant de nationaliste blanc et colportant des conspirations sur les musulmans. 

Nathaniel Veltman est accusé d’avoir délibérément percuté cinq membres de la famille Afzaal avec son camion alors qu’ils se promenaient à London, dans ce que les procureurs considèrent comme un acte de terrorisme.

Veltman a plaidé non coupable de quatre chefs d’accusation de meurtre au premier degré et d’un chef d’accusation de tentative de meurtre. Il était assis à côté de son avocat et semblait sans expression lors de son procès, mercredi, alors que les procureurs lisaient des parties du document au jury.

Les avocats de Veltman ont reconnu qu’il était l’auteur du document intitulé «A White Awakening» (Un réveil blanc). 

Dans ce document, il évoque sans fondement des conspirations sur le génocide blanc et le remplacement ethnique, puis appelle d’autres personnes à rendre la vie «très inconfortable» pour les musulmans afin qu’ils soient «rapidement chassés de nos pays». 

Il se termine par la même phrase que le manifeste rédigé par le tireur à l’origine de la tuerie perpétrée en Nouvelle-Zélande en 2019 qui a coûté la vie à 51 fidèles musulmans dans deux mosquées.

Le jury a visionné une vidéo dans laquelle Veltman déclare à la police que le tireur néo-zélandais l’a inspiré pour commettre ce qu’il appelle son propre acte de terrorisme à motivation politique.

L’affaire Veltman est la première dans laquelle les lois canadiennes sur le terrorisme sont soumises à un jury dans le cadre d’un procès pour meurtre au premier degré.

Salman Afzaal, 46 ans, sa femme Madiha Salman, 44 ans, leur fille Yumna, 15 ans, et sa grand-mère Talat Afzaal, 74 ans, ont été tués dans l’attentat, tandis que le fils du couple, âgé de neuf ans, a été grièvement blessé, mais a survécu.