Un comité des Communes demande à Ottawa un appel d’offres pour des avions militaires

MONTRÉAL — Un comité des Communes exige qu’Ottawa garantisse un processus d’appel d’offres pour les nouveaux avions de surveillance militaire, plutôt que procéder avec un contrat à fournisseur unique.

Faisant écho aux appels des premiers ministres du Québec et de l’Ontario, le Comité permanent de la défense nationale a adopté jeudi une motion demandant au gouvernement fédéral de lancer un appel d’offres en bonne et due forme pour choisir un remplaçant à l’avion  de patrouille à long rayon d’action CP-140 Aurora, de l’Aviation royale canadienne. Les Aurora devraient prendre leur retraite en 2030 après un demi-siècle de service.

Depuis des mois, le PDG de Bombardier, Éric Martel, exhorte Ottawa à lancer officiellement un appel d’offres pour ce contrat. Mais Boeing semble être le favori d’Ottawa avec son P-8A Poseidon.

Bombardier veut proposer une version modifiée, mais inexistante pour l’instant, de son avion d’affaires Global. M. Martel a défendu son dossier mardi devant les membres du comité des Communes.

Bombardier a uni ses forces plus tôt cette année avec la société américaine General Dynamics pour un avion de patrouille qui serait une version modifiée de son avion d’affaires Global 6500, dotée d’une technologie de chasse aux sous-marins. Le premier avion ne devrait pas sortir des chaînes de montage avant le début des années 2030.

Le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, n’a pas précisé s’il y aurait un appel d’offres — le mécanisme d’approvisionnement n’a pas encore été annoncé officiellement.

«On va prendre la meilleure décision dans l’intérêt des Canadiens», a indiqué le ministre, en précisant que le coût, la disponibilité et les capacités des appareils seront examinés.

Simon Page, sous-ministre adjoint de la Direction générale de l’Approvisionnement maritime et de défense, a déclaré mardi au comité des Communes que le Poséidon de Boeing était le meilleur avion pour répondre aux besoins opérationnels du Canada. Le gouvernement fédéral a également noté la prédominance du P-8 de Boeing parmi les alliés du Canada. 

Le PDG de Bombardier, lui, a soutenu mardi que le gouvernement avait apporté des changements critiques à ses critères — parmi lesquels un délai de livraison beaucoup plus court et un produit existant «disponible sur les tablettes» — sans en informer les acteurs de l’industrie. M. Martel a notamment plaidé que son appareil serait jusqu’à 40 % moins cher que celui de Boeing et qu’il serait construit et assemblé à Montréal et Toronto.

Le ministre Champagne a par ailleurs souligné mardi que des fournisseurs canadiens approvisionnaient autant Bombardier que Boeing.