Transition énergétique: des groupes dénoncent le gouvernement

MONTRÉAL — Des groupes environnementaux se sont réunis à Montréal, lundi matin, pour réclamer que soit respectée la réglementation, notamment la création d’un registre public sur l’information environnementale.

Équiterre, la Fondation David Suzuki, Greenpeace, Nature Québec, la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) et le Conseil mohawk de Kahnawake s’inquiètent de la «tendance du gouvernement à affaiblir la réglementation environnementale».

Ils ont réitéré leur demande d’assujettir le projet Northvolt au processus d’évaluation environnementale, qui comprend la tenue d’un BAPE, mais ont aussi réclamé que le gouvernement applique la loi et s’engage à créer un registre public sur l’information environnementale.

La Loi sur la qualité de l’environnement (LQE) est en vigueur depuis le 23 mars 2018. L’article 118,5 de cette loi stipule que le ministre de l’Environnement doit tenir un registre public contenant une panoplie de renseignements sur des projets et des activités industriels.

Par exemple, le registre doit contenir la description et la source des contaminants provoqués par un projet, le type de rejet dans l’environnement, ou encore les conditions qu’un promoteur doit respecter, les interdictions et les normes particulières applicables à la réalisation de l’activité.

Six ans après l’entrée en vigueur de la loi, le registre n’existe toujours pas.

«Si on avait eu ce registre-là dans le cas de Northvolt, on aurait pu avoir accès à toute la documentation. On n’aurait pas eu à attendre des mois, finalement, pour des documents qui viennent tranquillement» avec «beaucoup d’informations incomplètes» a indiqué la directrice de Nature Québec, Alice-Anne Simard, lors d’une conférence de presse.

Elle a souligné que plusieurs médias et organisations environnementales ont tenté d’obtenir des informations sur les impacts environnementaux de l’usine Northvolt, notamment par la Loi de l’accès à l’information, mais «qu’on ne reçoit que quelques informations après des mois d’attente» et des «documents caviardés».

Selon Mme Simard, ce manque de transparence nourrit la méfiance des citoyens et nuit à l’acceptabilité sociale d’un projet comme celui de Northvolt.

«Le registre est prévu dans la loi, ça fait six ans qu’on le demande, donc le gouvernement devrait avoir l’obligation de le mettre en ligne», a ajouté la directrice de Nature Québec.

«On s’attarde récemment à Northvolt, mais nos différentes organisations ont dénoncé de nombreux autres projets partout au Québec dans les dernières années. Des projets qui ont profité de raccourcis et assouplissements permis par ce gouvernement», ont fait valoir les groupes environnementaux dans un communiqué.

Ils s’inquiètent également de l’intention du gouvernement de revoir les modalités du BAPE.

«Les moyens choisis pour la transition énergétique ne doivent pas contribuer à empirer la crise en détruisant les milieux naturels ou agricoles à grande valeur économique, sociale et écologique: des milieux stratégiques qui se font de plus en plus rares et qui sont d’une grande valeur pour la santé et la sécurité de la population», estiment les groupes, dans un communiqué.