Tramway: Le gouvernement torpille la proposition de Marchand et reprend le projet

QUÉBEC — Le couperet est tombé: le gouvernement torpille la proposition du maire de Québec, Bruno Marchand, d’un tramway à 8,4 milliards $ qui aurait été piloté par la Ville. Le gouvernement Legault prend le contrôle du projet et mandate la Caisse de dépôt d’évaluer quelle sera la meilleure option pour un réseau de transport structurant. 

«Je suis déçu qu’on ne retienne pas notre façon de réaliser le projet», a dit le maire aux journalistes, la mine basse, après une rencontre d’une heure avec le gouvernement. 

Quelques minutes après la mêlée de presse du maire, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, est sortie à la rencontre des journalistes accompagnée du ministre de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien. 

«On va donner un mandat à la Caisse de dépôt pour repartir du besoin de mobilité à Québec et nous arriver avec le meilleur projet structurant pour la ville de Québec. La Caisse de dépôt (…) a déjà démontré son expertise en matière de transport collectif et (…) a livré la première branche du REM. Un mandat de maximum six mois», a expliqué Mme Guilbault. 

Malgré sa déception, le maire de Québec assure qu’il est prêt a collaborer avec le gouvernement dans le futur projet. 

Le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) parlait depuis un certain temps de transport lourd pour la ville de Québec. Selon le ministre Julien, il existe plusieurs modèles: un service rapide par bus (SRB), un Réseau express métropolitain (REM) ou encore un métro.

Le gouvernement était de plus en plus frileux à l’égard du projet de tramway en raison de l’explosion des coûts, évalués à 8,4 milliards $.

Troisième lien 

Quelques heures avant la rencontre entre le maire Marchand et le gouvernement, la question du troisième lien a refait surface à l’Assemblée nationale. Et la CAQ ne veut plus seulement consulter la population, mais bien proposer un nouveau projet.  

«Je pense que le troisième lien va se réaliser. L’important c’est de proposer aux gens de Chaudière-Appalaches et de Québec une solution qui est crédible avec un échéancier qui est précis», a affirmé le député de Beauce-Sud, Samuel Poulin, mercredi à l’Assemblée nationale. 

«La perspective d’un troisième lien est regardée par la Coalition avenir Québec (CAQ) de manière intensive», a assuré pour sa part le ministre Julien. 

Moins de 24 heures après sa cuisante défaite dans Jean-Talon face au Parti québécois le mois dernier, le premier ministre François Legault a pris tout le monde par surprise en annonçant qu’il voulait consulter la population de Québec au sujet du troisième lien et que toutes les options étaient sur la table. 

Cette volte-face survenait quelques mois après que la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, eut annoncé l’abandon du volet autoroutier du projet au profit d’un tunnel réservé au transport en commun.

Actuellement, on continue de dire que la population va être consultée. «Mais je peux vous dire qu’il y a beaucoup d’efforts actuellement au gouvernement du Québec pour trouver le meilleur projet qui est effectivement le plus crédible», a expliqué Samuel Poulin. 

L’idée d’un pont a déjà été évoquée par le premier ministre en octobre. 

Mercredi, «Le Soleil» publiait un sondage indiquant  que seulement 9 % des Québécois croient encore que la CAQ va faire le troisième lien.