Sud de l’Ontario: de nombreuses récoltes sont affectées cet été par la sécheresse

Le temps chaud et sec a provoqué depuis quelques semaines la mort de certaines récoltes dans le sud de l’Ontario.

Le manque récent de précipitations dans le sud-ouest de la province signifie que la ferme de Crispin Colvin, située à Thorndale, produira moins de maïs que d’habitude, ce qui voudra dire beaucoup moins de revenus pour les agriculteurs comme lui qui dépendent des cultures comme principale source de revenus.

«C’est pour le moins stressant», selon M. Colvin, qui cultive du soja, du maïs et du foin pour le bétail, « mais il n’y a pas grand-chose que vous puissiez faire quand il fait sec comme ça. »

Crispin Colvin, qui est également directeur exécutif de la Fédération de l’agriculture de l’Ontario, affirme que moins de pluie et par conséquent des rendements plus faibles créeront un effet domino dans la chaîne alimentaire, car il y aura moins de produits, ce qui fera grimper les prix.

« Je veux bien que le consommateur ait ce qu’il veut, ce qu’il attend, mais je ne peux pas y arriver sans pluie. »

Une analyse d’Agriculture Canada qui s’attarde à la gravité des conditions de sécheresse à travers le Canada montre des conditions anormalement sèches dans Chatham-Kent, dans le sud-ouest de l’Ontario, jusqu’à Vaughan, au nord de Toronto.

Trevor Hadwen, spécialiste du climat au ministère fédéral, signale que si certaines cultures peuvent bien se porter dans des conditions sèches, d’autres, comme celles du maïs et du soja, éprouvent des difficultés pendant leur période de floraison.

« Nous avons besoin d’un peu d’humidité, d’un peu de vent et de températures plus douces pour traverser cette phase critique de la saison agricole pour les producteurs de maïs », selon M. Hawden.

James Herrle, un cultivateur situé près de Waterloo, affirme que la pluie tombée tôt lundi est probablement la plus importante que la région ait connue en deux mois, mais les producteurs auraient besoin de trois ou quatre fois cette quantité pour aider certaines cultures à ce stade, à son avis. « Je vois beaucoup de cultures, en particulier le maïs et le soja, qui semblent vraiment souffrir et certaines d’entre elles ont dépassé le point de non-retour », selon M. Herrle, qui cultive une variété de légumes frais et du soja.

« Il y a certainement un effet de retombée en termes de ce à quoi cela ressemble pour le consommateur. Cela devrait entraîner une augmentation des coûts, car il y a moins d’approvisionnement sur le marché.  »

Selon un rapport mensuel de la station météorologique de l’Université de Waterloo, la moitié des précipitations de juin sont tombées au cours de la première semaine du mois, suivies de près de deux semaines sans pluie. Les précipitations n’ont totalisé que 48,6 millimètres, bien inférieures à la moyenne à long terme de 82,4 millimètres à cette période de l’année, ce qui en fait le mois de juin le plus sec de la région en 15 ans, indique le rapport.

Frank Seglenieks, le coordinateur de la station météorologique, affirme que les 15 premiers jours de juillet n’ont enregistré qu’environ 4 millimètres de précipitations, poursuivant ainsi le schéma de conditions sèches observé le mois précédent.

«Pratiquement tout le sud de l’Ontario a dû faire face à cette sécheresse» d’après Frank Seglenieks, qui ajoute que de telles conditions ne sont observées dans la région que tous les 20 ans, en moyenne.

Les prévisions montrent la possibilité de conditions plus humides vers la fin juillet et le début août, selon lui, mais des questions subsistent quant à la quantité de pluie qu’elle apportera et si elle sera suffisamment répandue pour contrer le déficit d’eau observé ces derniers mois.

Des niveaux de précipitations plus élevés au printemps et en hiver, et des conditions plus sèches en été, sont conformes à ce que montrent les modèles climatiques changeants pour cette partie du pays, dit-il.

«Il est impossible de dire qu’une saison spécifique, un mois spécifique, un jour spécifique est causé à 100 % par le changement climatique », selon Frank Seglenieks, « mais ce que nous avons vu est certainement conforme avec ce que nous nous attendons à voir dans le futur. »