SQDC: 13 mois de grève et c’est l’impasse; deux succursales en arbitrage

MONTRÉAL — La grève du SCFP à la Société québécoise du cannabis vient maintenant d’atteindre ses 13 mois et c’est l’impasse.

Aucune rencontre de négociation n’est prévue entre les parties à court, moyen ou long terme, a indiqué mercredi le président du syndicat, David Clément.

La grève illimitée du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, avait débuté le 28 mai 2022, après quelques journées de grève isolées.

«On voit qu’il y a une impasse totale de la part du patronat là-dedans. On a essayé de travailler avec le conciliateur des hypothèses de règlement et, à la dernière rencontre, c’est environ 95 % des options qui ont été refusées par le comité patronal de la SQDC», a relaté M. Clément en entrevue.

«Le médiateur et conciliateur en chef du ministère du Travail a fait un état de la situation avec les parties, le 15 juin dernier, et il a décidé de suspendre les rencontres jusqu’à nouvel ordre, considérant qu’un écart important subsiste sur certains enjeux monétaires, dont le salaire et la durée dans le modèle actuel des négociations», a rapporté de son côté la direction de la SQDC.

Arbitrage

Le débrayage touche maintenant 24 succursales dont les travailleurs sont membres du SCFP. Les travailleurs dans deux autres succursales représentées par le SCFP, à Neufchâtel et Rouyn-Noranda, ont cependant amorcé un processus d’arbitrage de première convention collective.

Il s’agit d’un processus spécial d’arbitrage de différends, qui consiste à faire définir le contenu d’une première convention collective par un arbitre, lorsque les parties n’arrivent pas à s’entendre.

Un arbitrage de première convention peut parfois être un long processus. Mais, dans ce cas-ci, M. Clément souligne que les clauses normatives avaient déjà été réglées avec l’employeur, ce qui devrait simplifier la tâche à l’arbitrage. Selon lui, il ne reste que la grille salariale et les augmentations de salaire annuelles à régler.

«On est confiant qu’un arbitrage basé sur l’objectivité, la rationalité, va nous sortir quelque chose d’intéressant — en tout cas plus intéressant que ce qu’on peut faire par la négociation avec la SQDC actuellement», a opiné M. Clément.

Le président du syndicat mise sur le fait que les conditions éventuellement déterminées en arbitrage pour les deux succursales qui y ont eu recours pourront ensuite être étendues aux autres succursales touchées par la grève.

«C’est certain que pour nous, ce serait une indication assez intéressante pour les deux parties, quand un arbitre vient décréter quelle est la grille salariale. Par après, la SQDC n’aurait pas à respecter légalement cette décision-là dans les autres succursales, mais je pense que l’absurdité de la SQDC et du Conseil du trésor là-dedans devrait un jour avoir ses limites. Et dire qu’une décision d’arbitrage n’est pas légitime pour les autres succursales serait somme toute étonnant», a opiné M. Clément.

Le changement récent à la direction de la SQDC ne semble pas être le présage d’un changement de cap du côté de la direction.

«Malgré le départ de Jacques Farcy, l’approche de SQDC relative à la négociation et au conflit de travail en cours demeure la même, soit de trouver une piste d’atterrissage pour ramener nos collègues au travail», a indiqué la SQDC.

Fait à noter: le débrayage ne touche pas les 54 succursales de la SQDC dont les travailleurs ne sont pas syndiqués ni les 18 où les travailleurs sont membres d’un autre syndicat.