Soins palliatifs : l’hypnose et la musique contre la douleur

MONTRÉAL — L’hypnose et la musique semblent avoir un rôle à jouer dans le contrôle de la douleur des patients hospitalisés aux soins palliatifs, a constaté une chercheuse de l’Université Laval.

La chargée de cours Josiane Bissonnette, de la Faculté de musique, et ses collègues ont passé en revue les données de quatre études randomisées et de sept études pré- et post-intervention. Au total, 579 sujets en soins palliatifs avaient profité de ces interventions qui faisaient appel à la musique, à l’hypnose ou à une combinaison de musique et d’hypnose.

«On a trouvé dans les recherches que oui, c’était des méthodes qui étaient efficaces pour diminuer la douleur et l’anxiété, et pour améliorer le bien-être», a résumé Mme Bissonnette.

L’hypnose utilisée dans ce contexte n’a rien à voir avec celle de Messmer. On demandait plutôt au patient de visualiser un lieu qui lui procure du bonheur et de l’apaisement. Le patient demeurait en tout moment conscient et libre de ses choix.

«C’est une façon de communiquer qui induit un état alternatif de conscience, qui permet d’être plus réceptif à différentes suggestions qui sont positives pour la personne, a expliqué Mme Bissonnette. Il n’y a pas de prise de contrôle sur la personne ici. C’est plus doux, c’est comme une imagerie guidée.»

Les intervenants, poursuit-elle, utilisent «le pouvoir de l’imagination» pour que le patient vive une expérience (sur la plage, dans une forêt, peu importe) qui lui fait du bien.

Et le pouvoir de l’imagination permet de faire des choses étonnantes.

«Par exemple, on met un baume (imaginaire) qui fait du bien dans une main. Puis on va le porter sur un endroit du corps qui est douloureux, et c’est tout en imagination que ça se fait, a illustré Mme Bissonnette. C’est très efficace pour les sensations de douleur. C’est vraiment très puissant.»

Certains pays, comme la Belgique, sont plus avancés que le Québec dans l’utilisation de telles techniques d’hypnose, souligne-t-elle, mais la pratique fait tranquillement son chemin ici et est de plus en plus reconnue par les professionnels de la santé. Elle a notamment pour effet de réduire la quantité requise de sédatifs, et du fait même d’accélérer la récupération du patient.

Quant à la musique, il ne s’agissait pas nécessairement de chant grégorien ou des harmonies de moines tibétains. Les chercheurs ont constaté un effet bénéfique tant et aussi longtemps que le choix musical plaisait aux oreilles du patient, de Marc Hervieux à Motörhead.

«Ce qu’on voit, c’est que la musique choisie et aimée par les participants apporte du bien-être, a dit Mme Bissonnette. Peu importe le style, ça va avoir un impact positif.»

Les études randomisées ont témoigné d’un effet encourageant, quoique modéré, sur le contrôle de la douleur. Les études pré- et post-intervention ont montré des résultats jugés «plus qu’encourageants», tant pour la douleur que l’anxiété, le sommeil et le bien-être, a-t-on indiqué par voie de communiqué.

Les conclusions de cette méta-analyse ont été publiées par le journal médical BMJ Supportive & Palliative Care.