Québec défend l’expression «Go! Habs Go!» à la suite d’une plainte déposée à l’OQLF

MONTRÉAL — Le gouvernement du Québec intervient pour défendre l’expression «Go! Habs Go!».

Le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, a affirmé que ce slogan fait partie intégrante de l’ADN et de l’identité du Québec et qu’il est utilisé depuis des décennies pour soutenir l’équipe de hockey des Canadiens de Montréal.

«C’est une expression rassembleuse, ancrée dans notre histoire, qui s’inscrit dans notre spécificité culturelle et historique», a déclaré Jean-François Roberge sur la plateforme X. « C’est un québécisme et l’on en est fiers!»

Sa déclaration de vendredi survient à la suite du retrait de l’expression «Go! Canadiens Go!» des autobus de la ville par la Société de transport de Montréal (STM), qui l’a remplacée par «Allez! Canadiens Allez!», après une plainte déposée auprès de l’Office québécois de la langue française (OQLF) concernant l’utilisation du mot anglais «go».

La décision a fait les manchettes jeudi après avoir été rapportée par la Gazette de Montréal. Vendredi, la société de transport a déclaré qu’elle ne reviendrait à l’utilisation de «go» qu’une fois qu’elle aura reçu la confirmation officielle qu’elle ne sera pas pénalisée.

Le ministre Roberge a dit que des employés de l’OQLF ont reçu des menaces depuis que ce changement a fait les manchettes jeudi. «C’est totalement inacceptable. Cela doit cesser», a-t-il pressé dans sa publication.

Il a affirmé avoir eu «plusieurs échanges» avec l’OQLF à ce sujet, et que toute plainte concernant «Go! Habs Go!» seront désormais jugées comme «non-recevable». Cette expression, soutient-il est «consacrée et ne doit jamais être remise en doute».

Dominique Malack, présidente de l’OQLF, a publié vendredi une longue déclaration défendant le chant partisan, tout en soutenant la décision de la société de transport de ne pas l’utiliser. «D’abord, en aucun cas, l’Office ne s’est opposé à l’usage de l’expression Go Habs Go, qui est ancrée dans notre histoire et fait partie de notre spécificité québécoise», a-t-elle écrit.

Mme Malack a souligné que l’OQLF n’avait pas lancé l’intervention auprès de la STM, mais qu’elle lui communiquait la plainte d’un citoyen. Elle a tout de même noté que, bien que le mot «go» figure dans les dictionnaires français et soit couramment utilisé dans le langage courant, il s’agit d’un anglicisme. La Charte de la langue française du Québec exige que les organismes publics utilisent un français exemplaire, a-t-elle rappelé.

«Un organisme de l’Administration, comme c’est le cas de la STM, ne peut utiliser que le français dans son affichage, sauf exception, par exemple pour des raisons de santé et de sécurité.», a indiqué Mme Malack.

«La Charte est claire quant aux obligations qui incombent à l’État en matière d’usage du français de façon exemplaire, et l’Office a le mandat de veiller à son application.»

Toutefois, la STM semble maintenant vouloir faire marche arrière. Éric Alan Caldwell, président de son conseil d’administration, s’est dit satisfait de la décision du ministre Roberge et la STM demandera l’autorisation officielle d’utiliser le mot «go».

Il semble cependant que rien de changera pour la durée des séries éliminatoires. M. Caldwell a indiqué que tout ajustement sera inclus dans l’entretien régulier des autobus prévu pour l’automne. Jeudi, un porte-parole de la STM a déclaré que l’affichage électronique de chaque autobus devait être modifié manuellement.

«La STM est fière d’être un partenaire officiel de longue date des Canadiens de Montréal et nous continuerons de l’être ! Go Habs Go», a déclaré M. Caldwell.

Le Canadien accueille vendredi soir le troisième match de sa série éliminatoire de premier tour contre les Capitals de Washington.

Le Canadien est mené par 2-0 dans cette série au meilleur de sept matchs.