Québec débourse près de 9M$ pour optimiser les opérations de transport maritime

MONTRÉAL — Quatre projets de système de transport maritime intelligent se partageront des subventions totalisant 8,7 millions $ afin d’améliorer l’efficience de la manutention de marchandises et la compétitivité des entreprises québécoises qui ont recours à ce type de transit, de même que pour diminuer la quantité de gaz à effet de serre générés par cette industrie.

Plus de la moitié de la somme, soit 4,8 millions $, a été octroyée à la Société Terminaux Montréal Gateway pour la réalisation de son projet Mercure, dont la facture totale s’élève à plus de 11,1 millions $. L’entreprise misera sur l’intelligence artificielle pour augmenter la capacité de stockage de deux terminaux qu’elle exploite au port de Montréal, notamment en optimisant les mouvements des conteneurs de marchandise, une opération actuellement réalisée manuellement. Le tout permettra d’améliorer la traçabilité des marchandises et de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 9200 tonnes annuellement.

«Le tout aura une incidence positive sur toute la chaîne logistique parce qu’on limitera les mouvements inutiles, on gagnera du temps et on diminuera du même souffle l’empreinte écologique de ces activités. C’est bon pour tout le monde», a fait valoir la vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, qui s’est déplacée au Port de Montréal pour procéder à cette annonce dans le cadre du plan d’action d’Avantage St-Laurent.

Un montant de 2,7 millions $ a été alloué au Groupe CSL pour déployer un modèle collaboratif d’apprentissage pour optimiser les déplacements des navires. Ce système de 5,4 millions $ dont la livraison est prévue pour décembre 2024, qui prendra la forme d’un algorithme d’intelligence artificielle, permettra d’estimer en temps réel le temps d’arrivée des embarcations et la quantité de carburant consommée, ce qui permettra ultimement de réduire l’empreinte environnementale du transit de marchandises.

Tout près de 480 000 $ ont été versés à l’Administration de pilotage des Laurentides pour la poursuite de l’optimisation de ses services de pilotage via une application logicielle, le tout afin de mieux planifier le trajet des navires commerciaux et amateurs entre Les Escousmins et Montréal. Encore une fois, on prévoit réaliser des économies de carburant et de coûts d’opérations grâce à l’intelligence artificielle, a souligné la ministre Guilbault. Le coût total du projet attendu pour septembre 2024 s’élève à un peu plus de 956 000 $.

Une étude pour devenir plus efficaces

Le quatrième projet soutenu par Avantage Saint-Laurent est une étude d’opportunité réalisée pour la Société de développement économique du Saint-Laurent (SODES), au coût de 750 000 $.

Cette étude ayant débuté en décembre dernier s’échelonnera sur deux ans et vise à retenir la meilleure plateforme de partage de données pour les partenaires de la SODES siégeant à la Table québécoise sur le corridor maritime intelligent. Elle est réalisée par la firme CGI et portera, d’une part, sur les meilleures pratiques observées dans le monde, et d’autre part, sur ce qui existe au Québec comme données. 

«Avant 2021, l’industrie [maritime] n’avait pas de données à jour pour prendre des décisions, a indiqué le président et directeur général de la SODES, Mathieu Saint-Pierre. Nous avons commencé à créer cette base de données avec le fédéral pour être capables de réunir suffisamment d’informations pour avoir un portrait de la situation, mettre ces données en perspective et être en mesure de faire des projections.

«C’est comme ça qu’on a commencé à voir l’évolution du transport de marchandises, à savoir quels marchés étaient en croissance ou stagnaient et quelles marchandises étaient à la hausse, a-t-il poursuivi. C’est le genre d’outil dont l’industrie a besoin.»

Optimiser une industrie essentielle

L’importance du transport maritime dans le quotidien des Québécois est insoupçonnée, a souligné M. Saint-Pierre.

«Ce sont environ 80 % des biens communs consommés régulièrement qui sont livrés ici par navire», a-t-il rappelé. En tout, quelque 150 millions de tonnes de marchandises sont transbordées annuellement dans l’un ou l’autre de la vingtaine de ports du Saint-Laurent.

Qui plus est, 17 000 entreprises québécoises exportent par la voie des eaux et 30 000 autres en dépendent pour recevoir leurs produits ou leur matière première.

«Une meilleure coordination des moyens de transport est essentielle, a ajouté M. Saint-Pierre. En améliorant la fluidité et la rapidité des transits, on réduit notre empreinte écologique et nos entreprises deviennent plus compétitives.»

Mme Guilbault a annoncé qu’un total de six projets avaient obtenu un soutien financier dans le cadre de la mise en œuvre du corridor économique intelligent d’Avantage Saint-Laurent. Outre les quatre annoncés lundi, deux autres restent à être dévoilés. 

Il reste encore 6,5 millions $ à distribuer de cette enveloppe qui en totalise 24,1 millions $.

Le plan d’action d’Avantage Saint-Laurent s’échelonne sur la période de 2021 à 2025.Il comprend une enveloppe de près de 927 millions $ pour répondre à 12 mesures. Tout près de 400 millions $ dans l’ensemble du plan d’action demeurent à être dépensés, a fait savoir la vice-première ministre. 

———

Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.