Québec annonce 162 millions $ pour valoriser les rejets thermiques

MONTRÉAL — Québec annonce un financement de 162 millions $ pour valoriser les rejets thermiques de grandes installations industrielles.

Le gouvernement souhaite ainsi encourager la mise en œuvre de projets qui permettront de réduire le gaspillage énergétique et les émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant du chauffage de grands bâtiments.

Le ministre de l’Environnement, Benoit Charrette, a profité de son passage lundi à Americana, un forum sur l’environnement à Montréal, pour en faire l’annonce.

Plusieurs installations industrielles produisent de grands rejets thermiques dans l’environnement. Cette chaleur n’est ni récupérée ni valorisée et le financement vise à «mettre sur pied des projets permettant la captation des rejets thermiques» afin de les «valoriser et de les distribuer pour que l’énergie qui s’en dégage puisse être utilisée pour chauffer divers grands bâtiments», peut-on lire dans le communiqué de presse du gouvernement.

Le ministre Charette a expliqué que l’organisation qui émet de la chaleur pourra la vendre à une autre, retirant ainsi des bénéfices financiers de ses rejets.

«Puis, l’organisation qui reçoit cette chaleur peut réaliser des économies substantielles d’énergie en chauffant ses installations avec une énergie sans émissions de GES», précise le communiqué.

En entrevue, le ministre Charette a indiqué que le partenariat entre l’Hôpital de l’Enfant Jésus et l’incinérateur de Québec «est un bel exemple» de valorisation des rejets thermiques.

Une conduite souterraine de 2,2 kilomètres transporte la vapeur produite en surplus à l’incinérateur vers une centrale de triénergie, située sur le site de l’hôpital. Cette centrale transforme la vapeur en énergie pour répondre aux besoins de l’hôpital en chauffage ou en climatisation.

«Idéalement, il faut une certaine proximité géographique» entre le fournisseur d’énergie et le récepteur «parce qu’à partir du moment où la distance est plus grande, on perd de cette énergie récupérée», a précisé le ministre.

Québec souhaite décarboner le secteur résidentiel, institutionnel et commercial, qui, selon le gouvernement, était l’origine de 9,6 % des émissions de GES québécoises en 2020.

Au Québec, «le potentiel de valorisation des rejets thermiques est colossal», selon le ministre de l’Environnement.

«Les installations industrielles, les stations d’épuration et les autres types d’établissements émetteurs représentent des rejets thermiques annuels estimés à 300 pétajoules (PJ), soit l’équivalent de 83,3 térawattheures (TWh) thermiques.»

À titre d’exemple, la production électrique annuelle du complexe de la Romaine est de 8 TWh, a indiqué Benoit Charette.