QS veut mettre fin aux enchères à l’aveugle dans la vente des propriétés

Québec solidaire (QS) veut mettre fin à la surenchère sur le prix des résidences qui profite à de nombreux propriétaires et agents immobiliers.

Le parti de gauche veut que les offres d’achat sur une même propriété soient divulguées. 

Les acheteurs d’une première maison doivent s’en remettre à un «système complètement absurde», à «une loterie», a déploré le chef parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois.  

Le premier ministre François Legault a répliqué en qualifiant son adversaire de «déconnecté».  

QS a ainsi proposé une motion mercredi pour mettre fin au système d’enchères à l’aveugle, qui tend à forcer les acheteurs à surenchérir, tandis qu’il permet au vendeur de choisir des offres de beaucoup supérieures au prix demandé dans le marché déjà surchauffé.

«Les acheteurs font ça à l’aveugle, sous pression, sans savoir quel est le juste prix», a plaidé Gabriel Nadeau-Dubois à la période de questions.

QS exige ainsi de rendre obligatoire la divulgation des promesses d’achat simultanées sur une même propriété.

«C’est bon pour nos jeunes», a-t-il poursuivi. 

Selon sa collègue co-porte-parole, Émilise Lessard-Therrien, il s’agit d’un enjeu d’accès à la propriété dont les gens parlent beaucoup au parti.

«Les gens hésitent entre deux conserves de petits pois au supermarché pour épargner quelques sous, mais doivent décider d’ajouter des dizaines de milliers de dollars en surenchère sur une maison sans connaître la valeur des offres concurrentes», a-t-elle imagé. 

Si M. Nadeau-Dubois pense que «mettre fin à la surenchère va régler tous les problèmes, je pense qu’il se trompe», a rétorqué le chef caquiste François Legault.

«Franchement, il faut être déconnecté», a-t-il ajouté. 

Il est toutefois prêt à resserrer les règles pour les agents et courtiers immobiliers.

«Ils ont un certain honneur puis même un code à respecter», a-t-il plaidé. 

«Quand ils nous disent qu’il y a une autre offre, il faudrait que ça soit vrai. Il y a peut-être des moyens, effectivement, de s’assurer de ça. Il faudrait savoir aussi s’il y a des conditions sur l’autre offre qui a été faite. Donc, on est ouverts à ça.»

La proposition de QS «n’aura malheureusement pas l’effet escompté» et la publication des offres pourrait créer un «effet exagéré» à la hausse des offres d’achat, a pour sa part plaidé la députée caquiste de Rivière-du-Loup, Amélie Dionne, au débat sur la motion mercredi après-midi.

Le marché immobilier «se stabilise», a estimé sa collègue Chantale Jeannotte, de Labelle.

«La folie de la surenchère de la pandémie est bel et bien terminée», a-t-elle déclaré. 

Rappelons qu’une motion est un ordre de la Chambre, mais que même si elle est adoptée, elle ne lie pas le gouvernement.

Il est rare que la motion hebdomadaire du mercredi déposée par l’opposition est adoptée par la Chambre, puisque les députés du gouvernement sont majoritaires.  

Le vote a habituellement lieu jeudi matin après la période de questions.