Programme des travailleurs étrangers temporaires: d’autres assouplissements apportés

Ottawa assouplit encore certaines règles du Programme des travailleurs étrangers temporaires, au grand plaisir des employeurs qui éprouvent des difficultés de recrutement.

La principale modification consiste à permettre aux employeurs dans sept secteurs d’activité qui offrent de bas salaires, et où il y a des  «pénuries manifestes», d’embaucher jusqu’à 30 % de ces travailleurs étrangers temporaires plutôt que 20 %.

Parmi ces sept secteurs, on trouve l’hébergement et la restauration, les produits du bois, le meuble et les produits connexes, la fabrication d’aliments et même la construction et les hôpitaux. La mesure entrera en vigueur le 30 avril pour une durée d’un an.

«Le gouvernement surveillera de près la mise en œuvre et ses politiques afin qu’elles agissent sur les véritables pénuries de main-d’œuvre sans déplacer les travailleurs canadiens et sans nuire à ces  derniers ou à leurs conditions de travail», affirme le cabinet de la ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’oeuvre et de l’Inclusion des personnes en situation de handicap, Carla Qualtrough, dans la documentation pour préciser l’annonce.

La limite pour les autres employeurs offrant des emplois à bas salaires passera de 10 % à 20 % «jusqu’à nouvel ordre», en vertu de ce Programme des travailleurs étrangers temporaires.

Autres assouplissements

D’autres assouplissements ont aussi été annoncés par la ministre fédérale.

Par exemple, pour les industries saisonnières, comme celle de la transformation du poisson ou des fruits de mer, les employeurs peuvent présentement embaucher autant de travailleurs étrangers à bas salaire que nécessaire pour une période de 180 jours par an. À compter de maintenant, le nombre de jours passera à 270 et «de façon permanente».

«Cela assurera une certaine prévisibilité pour les employeurs qui embauchent des travailleurs étrangers, et réduira au minimum le nombre total de travailleurs qu’ils doivent embaucher dans le cadre du Programme», a fait savoir le cabinet de la ministre Qualtrough.

De même, l’étude d’impact sur le marché du travail qu’un employeur doit faire faire avant de recourir au programme verra la durée de sa validité passer de 9 mois à 18 mois, de façon temporaire.

Cette étude d’impact «vise à garantir que l’entrée d’un travailleur étranger n’aura pas d’effet négatif sur le marché du travail canadien et que l’employeur et l’offre d’emploi sont légitimes», a expliqué le cabinet de la ministre Qualtrough.

Patronat soulagé

«Ça vient apporter, je dirais, une bouffée d’air frais aux employeurs qui, malheureusement, sont confrontés à une grave crise de pénurie de main-d’oeuvre. Et, dans certains cas, ces assouplissements vont venir aider les employeurs à trouver du monde qui vont venir les aider à faire fonctionner leur entreprise», s’est réjoui Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec, en entrevue.

Il espère que le gouvernement fédéral accélérera maintenant le traitement des dossiers. 

«Réduire les délais, c’est indéniablement un enjeu. Ce qu’on constate, c’est que ça a diminué un peu, mais pas beaucoup. Alors il faut être capable de diminuer ça de façon plus tangible. Le gouvernement fédéral a une responsabilité en termes de modernisation de ses infrastructures de bureautique», a affirmé M. Blackburn.

Le représentant du patronat québécois souhaite aussi que les deux ordres de gouvernement travaillent plus étroitement ensemble. «Également, il doit y avoir un arrimage entre le provincial et le fédéral  concernant le traitement de ces dossiers», a plaidé M. Blackburn.