Pour Zachary Richard, la louisianisation est synonyme de ténacité et de résistance

MONTRÉAL — «Aujourd’hui, j’ai entendu encore le terme ‘louisianisation’ et on m’a demandé si ça me chagrinait. En fait, c’est un compliment parce que (…) Louisiane veut dire ténacité, joie de vivre, résistance et espoir.»

L’auteur-compositeur-interprète Zachary Richard n’est pas passé inaperçu lors de la cérémonie d’inauguration du Salon du livre de Montréal, jeudi. Il avait été invité au micro afin de souligner la présence, cette année, d’un espace réservé à la culture francophone louisianaise baptisé «La Louisiane enracinée et branchée».

Le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, dont le patron François Legault avait semé la controverse en évoquant un risque de «louisianisation» du Québec au congrès de la Coalition avenir Québec en mai 2022, était assis aux premières loges alors qu’il venait tout juste de prononcer sa propre allocution. Le ministre était venu au Salon pour y annoncer que le Québec sera l’invité d’honneur au Festival du livre de Paris, en avril en 2024, un événement «qui mettra en valeur la littérature d’ici», a-t-il fait valoir.

Mathieu Lacombe avait aussi de bonnes nouvelles pour le Salon, alors qu’il a annoncé une aide de 289 000 $ à l’événement. La Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) est le principal contributeur, avec un montant de 247 000 $ provenant de son fonds dédié aux salons du livre à travers la province. Le reste de la somme, soit 42 000 $, provient du Secrétariat à la jeunesse par le biais du financement du projet «Lis-moi le Québec» de l’Association québécoise des salons du livre.

L’argent sera bienvenu, la présidente du conseil d’administration du Salon, Caroline Fortin, n’ayant pas manqué de souligner que «chaque année, sans surprise, l’équipe du salon doit jongler avec un défi financier où des trésors d’ingéniosité sont déployés pour assurer la survie de cet événement-phare».

L’inauguration a également été l’occasion de remettre le prix Fleury-Mesplet à l’autrice jeunesse et éditrice Angèle Delaunois. Mme Delaunois a publié près de 800 titres en 40 ans de carrière, contribuant activement à la vitalité de l’édition jeunesse québécoise. Elle a également été l’une des premières femmes à se tailler une place dans l’industrie de l’édition québécoise, alors dominée par les hommes. Le prix honore la mémoire de Fleury Mesplet, premier imprimeur francophone au Québec.

Le Salon se déroule au Palais des congrès de Montréal jusqu’à dimanche. Plus de 700 exposants y sont réunis et près de 1900 auteurs et autrices y seront de passage.

Le thème du Salon cette année est «Être humain» et l’objectif demeure, comme l’a imagé Mme Fortin, de «changer le monde, un livre à la fois».