Pensionnats autochtones: le drapeau des survivants hissé sur la colline du Parlement

OTTAWA — Le gouvernement fédéral a hissé lundi le drapeau des survivants sur la colline du Parlement afin d’honorer les personnes autochtones touchées par le système des pensionnats au Canada.

Le premier ministre Justin Trudeau était accompagné de la directrice du Centre national pour la vérité et la réconciliation Stephanie Scott, du ministre des Relations Couronne-Autochtones Marc Miller, du ministre des Affaires du Nord Dan Vandal et de survivants des pensionnats de partout au pays.

Plusieurs survivants des pensionnats ont parlé de l’importance du drapeau, dont Jimmy Durocher, un survivant métis qui a fréquenté le pensionnat St. Bruno à Île-à-la-Crosse, en Saskatchewan.

«Aujourd’hui, nous hissons haut le drapeau des survivants sur ces bâtiments coloniaux, où les législateurs écoutent maintenant nos vérités et cherchent à travailler ensemble vers la réconciliation», a témoigné M. Durocher.

Dans ses remarques, Mme Scott a demandé aux élus de prendre le temps de marquer une pause dans leur travail lorsqu’ils voient le drapeau.

«Faites une pause et réfléchissez à la vérité qui reste à dire et au travail acharné qui reste à faire», a souligné Mme Scott.

M. Trudeau a qualifié les pensionnats de «chapitre honteux» de l’histoire canadienne et a ajouté que le drapeau des survivants permettrait aux Canadiens de se souvenir de ce qui s’est passé dans les institutions financées par le gouvernement et gérées par l’église pendant plus d’un siècle.

«Ce drapeau est une expression du souvenir, a dit M. Trudeau. Il est destiné à honorer tous les survivants et toutes les vies à travers les générations qui ont été, sont et continueront d’être touchées par le système des pensionnats.»

Le drapeau a été conçu en consultation et en collaboration avec des survivants, chaque élément de la conception ayant été approuvé par le groupe consulté.

Les éléments comprennent le portrait d’une famille avec des semences en dessous représentant les esprits des enfants qui ne sont jamais rentrés chez eux.

Eugene Arcand, un survivant cri qui a fréquenté le pensionnat St. Michael à Duck Lake, en Saskatchewan, a parlé de la responsabilité commune des Canadiens dans la poursuite des efforts de réconciliation et a exhorté les gens à apprendre à connaître les survivants.

«Nous ne sommes plus nombreux, a noté M. Arcand. Saisissez l’occasion de nous rencontrer. Sachez qui nous sommes.»

L’année dernière, un radar à pénétration du sol a localisé ce que l’on pense être des centaines de tombes anonymes sur le terrain d’anciens pensionnats, déclenchant des efforts pour se souvenir des survivants.

Le drapeau restera hissé sur la colline du Parlement jusqu’en 2024, date à laquelle une décision sera prise quant à son emplacement permanent. 

La ligne d’écoute téléphonique nationale de résolution des questions des pensionnats indiens, qui offre un soutien émotionnel et des services d’intervention en cas de crise aux survivants et à leurs familles, peut être jointe sans frais au 1-866-925-4419.