Passeports: les députés submergés d’appels, rapportent le Bloc et les conservateurs

OTTAWA — Les députés sont «submergés d’appels à l’aide» de leurs citoyens qui tentent désespérément d’obtenir un passeport, ont rapporté lundi le Bloc québécois et les conservateurs qui dénoncent qu’il faille désormais camper pour espérer obtenir le fameux document.

«Là, ça va faire le niaisage. Une crise, ça ne se gère pas de 8 à 4, du lundi au vendredi. Comment est-ce encore possible que les bureaux ne soient pas encore ouverts sept jours sur sept avec des horaires prolongés?», a crié le leader bloquiste Alain Therrien lors de la période des questions.

M. Therrien reprochait dans sa question que non seulement la police intervienne désormais dans les files d’attente pour «gérer la colère des gens», mais en plus qu’elle «répond aux questions à la place des employés du fédéral».

Dans sa réponse, qui a été fournie en anglais, la secrétaire parlementaire de la ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Ya’ara Saks, a répété la réponse que fournit le gouvernement depuis des semaines: il y a une demande accrue pour les passeports et 600 employés de plus ont été recrutés pour y répondre.

Lorsque M. Therrien a réitéré sa demande d’ouvrir les bureaux durant les soirs et les fins de semaine, la secrétaire parlementaire a indiqué que les employés de Service Canada travaillent des heures supplémentaires, les week-ends, et qu’ils seront à l’œuvre durant les longues fins de semaine de la Fête nationale du Québec et de la fête du Canada.

De plus, 50 employés supplémentaires ont été formés et 40 autres sont en train de l’être pour répondre aux demandes provenant d’une ligne dédiée aux équipes de députés, a-t-elle précisé.

«Oh boy, M. le président, ce n’est pas rassurant ça», a immédiatement lancé le chef adjoint du Nouveau Parti démocratique, Alexandre Boulerice, qui se préparait à poser une question sur un autre sujet.

Peu après, le député conservateur Gérard Deltell s’est jeté dans la mêlée en indiquant que, «toutes les heures», les bureaux de circonscription de députés de son parti reçoivent des appels de citoyens au sujet du problème des passeports.

«Encore en fin de semaine, une infirmière a dû prendre congé plutôt que d’aller soigner des malades, a-t-il dit. Elle faisait aujourd’hui la file pour avoir accès au passeport. (…) Le Canada est un pays du G7, pas un pays du tiers monde.»

Sa collègue Dominique Vien a pour sa part estimé qu’Ottawa doit «autoriser le retour au travail des employés en présentiel et prolonger les heures d’ouverture dans tous les bureaux».

Mme Vien a noté que Passeport Canada traite 75 000 demandes par semaine alors que le rythme était de 90 000 avant la pandémie, avant de réclamer que le gouvernement mette de côté «ses lignes de presse» et donne «de vraies réponses».

La réponse de la secrétaire parlementaire a été dans la même veine que les précédentes.

La semaine dernière, la ministre de la Famille, Karina Gould, a admis que le gouvernement fédéral a été pris de court par le nombre important de demandes de passeports à l’approche des vacances estivales. La ministre était alors incapable d’indiquer à quel moment la situation reviendra à la normale.