Ottawa veut stabiliser le nombre d’immigrants face aux pressions sur le logement

OTTAWA — Le ministre fédéral du Logement, Sean Fraser, et son collègue de l’Immigration, Marc Miller, affirment que le gouvernement s’efforce à stabiliser le nombre de personnes qui entrent au pays chaque année, alors que les pressions en matière de logement augmentent.

La Presse Canadienne a fait état, jeudi, de documents internes de 2022 démontrant que des hauts fonctionnaires de l’Immigration avaient prévenu leurs sous-ministres qu’une augmentation importante de l’immigration pourrait affecter l’accès au logement et aux services.

Le gouvernement fédéral a finalement décidé de hausser à 500 000 le nombre de résidents permanents que le Canada accueillera en 2025, soit près du double du seuil de 2015.

Dans une déclaration commune publiée vendredi, les ministres Fraser et Miller défendent la décision d’augmenter ces seuils d’immigration, soulignant que l’économie aurait autrement reculé après la pandémie de COVID-19.

Ils soutiennent que des entreprises confrontées à une pénurie de main-d’œuvre auraient fermé leurs portes et que des soins de santé et d’autres services auraient également été affectés par des retards ou un accès plus difficile.

Mais les ministres Miller et Fraser affirment également que les pressions sur le logement ont ensuite poussé le gouvernement libéral à ajuster ses cibles en matière d’immigration ainsi que les admissions de résidents temporaires.

Le ministre Miller a décidé de stabiliser le nombre de résidents permanents venant au Canada à 500 000 pour 2026, soit le même nombre qu’en 2025.

Le gouvernement libéral a également apporté des modifications au programme des étudiants étrangers, afin de résoudre les problèmes de fraude et de coût de la vie pour ces nouveaux arrivants.

Les ministres libéraux affirment que le gouvernement fédéral est prêt à prendre davantage de mesures si les établissements postsecondaires ne garantissent pas que les besoins en logement des étudiants étrangers peuvent être satisfaits.

«Nous attendons des établissements d’enseignement qu’ils n’acceptent que le nombre d’étudiants qu’ils sont en mesure d’héberger ou qu’ils les aident à trouver un logement hors campus, indique le communiqué commun.

«Nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires — notamment en limitant considérablement les visas — pour garantir que les établissements d’enseignement désignés offrent des services adéquats et un soutien suffisant aux étudiants dans le cadre de l’expérience académique.»

Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, qui a beaucoup critiqué les libéraux pour leurs politiques de logement, a déclaré vendredi que le gouvernement devrait calibrer sa politique d’immigration en fonction du rythme de la construction de logements dans le pays.

«Le bon sens des conservateurs reviendra à une approche de l’immigration qui invite un nombre de personnes que nous pouvons loger, employer et soigner dans notre système de santé», a dit M. Poilievre. «Il est évident qu’il faut construire des logements si l’on veut faire venir des gens. Et pour l’instant, nous ne construisons pas assez de logements», a-t-il ajouté.