Ottawa étend l’admissibilité à la réunification familiale pour des Gazaouis

OTTAWA — Le gouvernement de Justin Trudeau a annoncé jeudi qu’il donnera aux Gazaouis ayant de la famille élargie au Canada l’accès à une résidence de trois ans au pays.

«Il est extrêmement difficile de quitter Gaza et cela ne sera peut-être pas possible pour tout le monde, car les pays fixent leurs propres exigences en matière d’entrée et de sortie», a souligné le ministre de l’Immigration, Marc Miller, en dévoilant cette mesure temporaire.

Ainsi, il a précisé qu’Ottawa ne peut garantir que ces migrants pourront sortir de la zone de guerre en toute sécurité.

«Je n’ai pas les garanties de l’État d’Israël, (du) Hamas ou de l’Égypte que ces gens puissent sortir, mais on va déployer les efforts nécessaires pour le faire. (…) Je pense que ça vaut la peine», a répondu le ministre lorsqu’il a été questionné par un journaliste sur l’utilité de son annonce considérant les incertitudes.

M. Miller a rappelé que, depuis la nouvelle escalade du conflit au Proche-Orient déclenchée le 7 octobre, le gouvernement canadien s’est surtout concentré sur l’évacuation de citoyens canadiens, de résidents permanents et des membres de leur famille immédiate. Il n’a pas manqué de noter qu’Ottawa s’est buté à des difficultés.

Jusqu’à présent, tenter une réunification familiale pour des ressortissants coincés à Gaza n’était possible que dans les cas où un membre de la famille immédiate, comme un époux, était un citoyen ou résident permanent canadien. 

Dans le cadre des nouvelles mesures annoncées jeudi, cela sera une avenue possible dans le cas de grands-parents, de petits-enfants ainsi que de frères et sœurs.

«Il y a des gens qui sont peut-être restés à cause du fait que ces gens-là faisaient partie de leur famille, mais qu’ils ne faisaient pas partie de la définition, donc il y a peut-être espoir d’avoir plus de personnes et gains», a dit M. Millier.

Au moment de l’annonce, le ministre de l’Immigration ne savait pas combien de personnes pourraient venir au Canada grâce à cet assouplissement, bien qu’il ait évoqué des centaines de ressortissants.

Il s’attend à ce que le nouveau programme soit lancé en date du 9 janvier.

L’assouplissement concernant la réunification était demandé par des personnes qui ont des proches à Gaza.

«Ces mesures d’immigration temporaire représentent un énorme soulagement pour les Canadiens dont les proches ont passé plus de deux mois piégés dans des conditions inimaginables», a réagi par communiqué Michael Bueckert, vice-président de Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO).

Les ajustements arrivent cependant «trop tard», estime l’organisation, qui note aussi que le programme «ne s’applique pas aux personnes au Canada qui ne sont pas encore citoyens ou résidents permanents», selon les premières informations rendues publiques.

Plus tôt jeudi,le premier ministre Trudeau a déclaré depuis Toronto que le Canada avait travaillé dur pour faire sortir de Gaza plus de 600 Canadiens, résidents permanents, ainsi que leurs conjoints et enfants, mais qu’il restait encore beaucoup à faire.

Lorsqu’on lui a demandé pourquoi il avait fallu si longtemps au gouvernement pour offrir une protection aux membres de la famille élargie de Canadiens, M. Trudeau a qualifié la situation d’«extrêmement difficile».

Gaza est devenue un champ de bataille après que le Hamas a lancé des attaques contre Israël, le 7 octobre, tuant 1200 civils et militaires israéliens.

En représailles, les bombardements et les attaques terrestres d’Israël ont fait jusqu’ici 19 600 morts parmi les civils et combattants à Gaza.