Mesures d’urgence: des sympathisants inquiets auraient retiré de grosses sommes

OTTAWA — L’Association canadienne des coopératives financières affirme que ses membres ont vu certains clients retirer de fortes sommes lorsque le gouvernement fédéral a décrété des sanctions financières contre le «convoi de la liberté».

L’invocation par le gouvernement fédéral de la Loi sur les mesures d’urgence, en février, permettait notamment aux institutions financières de geler les comptes des manifestants qui occupaient les rues du centre-ville d’Ottawa et bloquaient des passages frontaliers.

Mais certains Canadiens qui avaient fait de petites contributions au mouvement de protestation contre les mesures sanitaires auraient alors craint que leurs comptes d’épargne soient soudainement gelés, a appris jeudi un comité des Communes.

Martha Durdin, PDG de l’Association canadienne des coopératives financières, a soutenu jeudi que peu de temps après l’annonce des sanctions financières, le gouvernement fédéral n’était pas très clair sur les cibles précises de cette mesure d’exception. L’association représente les coopératives d’épargne et de crédit et les caisses populaires hors Québec.

Mme Durdin, qui témoignait jeudi devant le Comité permanent des finances des Communes, a aussi ajouté que le gouvernement avait accordé un certain degré de latitude aux institutions financières, ce qui a ajouté à la confusion.

Elle a expliqué que l’effet combiné de ces flous avait créé un sentiment de panique chez certains Canadiens qui avaient versé de petites contributions au mouvement de protestation. Mme Durdin soutient que ce flou législatif a poussé certains Canadiens à retirer de leurs comptes de grosses sommes — parfois des centaines de milliers de dollars, voire des millions dans quelques cas.

Selon Mme Durdin, les coopératives d’épargne et de crédit ont finalement gelé en tout 10 comptes, d’une valeur totale de moins de 500 000 $.

Mme Durdin, comme d’autres témoins jeudi devant le comité, estime donc que les autorités fédérales devraient expliquer plus clairement les mesures d’urgence et consulter un plus large éventail d’institutions financières, au-delà des grandes banques.