McGill assumera la hausse de 3000 $ des droits de scolarité pour les Canadiens

MONTRÉAL — L’Université McGill annonce mardi qu’elle offrira une bourse annuelle de 3000 $ aux nouveaux étudiants de premier cycle issus d’autres provinces, afin de compenser la hausse de 3000 $ des droits de scolarité imposée par le gouvernement du Québec.

L’université anglophone montréalaise affirme qu’environ 80 % des étudiants canadiens de premier cycle qui feront une demande à McGill seront admissibles à cette bourse, qui sera offerte à compter de l’année scolaire 2024-2025. La nouvelle «Bourse pancanadienne» de 3000 $ sera versée pendant un maximum de quatre années d’études. 

L’université tente de maintenir ses inscriptions face au projet du gouvernement de François Legault d’augmenter les droits de scolarité pour les étudiants de l’extérieur de la province.

Le gouvernement québécois avait annoncé le 13 octobre que les étudiants canadiens qui entameraient leurs études en anglais au Québec à l’automne 2024 paieraient l’équivalent de ce que leur formation coûte au gouvernement, soit 17 000 $ par année, plutôt que 9000 $. 

Le gouvernement caquiste veut ainsi freiner l’anglicisation de Montréal et corriger le déséquilibre dans le financement des institutions de langue anglaise par rapport aux universités francophones. Les nouveaux droits de scolarité seraient réinvestis dans le réseau universitaire francophone, pour accueillir davantage d’étudiants internationaux parlant français.

Mais le 14 décembre dernier, la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, a ramené de 17 000 $ à 12 000 $ la hausse imposée aux étudiants de l’extérieur de la province qui étudient en anglais au Québec. 

La ministre exigera aussi des universités McGill et Concordia qu’à partir de 2025, 80 % des nouveaux inscrits dans un programme d’études en anglais atteignent à l’oral le «niveau 5» à l’Échelle québécoise des niveaux de compétence en français, au terme de leur premier cycle.

Le recteur et vice-chancelier de McGill, Deep Saini, a expliqué mardi dans un communiqué que la réussite de l’université montréalaise reposait sur sa capacité à attirer des talents du Québec, du Canada et du monde entier. Il affirme que cette bourse permettra à McGill de demeurer «l’une des plus grandes universités du monde».

M. Saini affirme que la Bourse pancanadienne exigera que l’université fasse certains sacrifices financiers, mais il ajoute que l’accueil d’étudiantes et d’étudiants de partout au Canada fait partie de l’ADN de McGill. 

La bourse sera décernée aux étudiants canadiens en arts, en sciences de l’agriculture et de l’environnement, en musique, en sciences de l’éducation, en architecture, en soins infirmiers et dans la plupart des programmes de sciences. 

«Nous faisons tout en notre pouvoir pour mettre les diplômes mcgillois et Montréal à la portée des étudiantes et étudiants de partout au Canada», a indiqué Fabrice Labeau, premier vice-provost aux études et à la vie étudiante de McGill.

Au cabinet de la ministre Déry, la porte-parole a indiqué mardi que McGill était «libre d’accorder des bourses à ses étudiants à même ses fonds».

«Ceci étant dit, la ministre souhaite pouvoir compter sur leur collaboration afin de mettre en œuvre les mesures annoncées», a écrit Valérie Chamula, directrice de cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur.