L’une des deux infirmières congédiées à Joliette l’an dernier sera réintégrée

MONTRÉAL — Une infirmière québécoise qui était accusée d’avoir fait des commentaires dégradants à l’endroit d’une femme atikamekw en mars 2021 pourra être réintégrée, a tranché un tribunal d’arbitrage.

L’infirmière Sylvie Bellemare avait été congédiée après avoir demandé à sa patiente, Jocelyne Ottawa, de chanter une chanson en atikamekw, en plus de demander si son nom se prononçait «Joyce» dans sa communauté.

Mme Bellemare et une autre infirmière avaient rapidement été congédiées lorsque les médias ont commencé à parler de l’incident.

Cet événement survenait moins d’un an après la mort de Joyce Echaquan, une autre femme atikamekw, qui s’était filmée elle-même lors de son dernier séjour à l’hôpital de Joliette, en septembre 2020. La vidéo, publiée sur les réseaux sociaux, permettait d’entendre des commentaires dégradants de la part de membres du personnel.

Dans le cas de Mme Ottawa, l’arbitre Dominique-Anne Roy a statué jeudi que la précipitation du CISSS de Lanaudière à congédier les deux infirmières a signifié qu’il n’avait pas évalué adéquatement les faits qui leur étaient reprochés.

Mme Roy a conclu que l’utilisation du nom «Joyce» était une maladresse, mais que cette erreur ne justifiait pas un renvoi. Cependant, elle a reproché à Mme Bellemare d’avoir demandé à Mme Ottawa de chanter, et a finalement jugé qu’une suspension de dix jours était suffisante.

L’incident s’est produit peu de temps après une formation sur la sensibilisation aux différences culturelles à laquelle avait assisté Mme Bellemare. L’infirmière a expliqué, lors d’une audience d’arbitrage, qu’elle avait tenté de mettre en pratique certains des conseils appris lors de cette séance.

Même Mme Ottawa, lors de son propre témoignage à l’audience, a reconnu qu’elle ne pensait pas que la situation devait aller jusqu’au renvoi et avait dit espérer que les deux infirmières retrouvent leur emploi.

Une porte-parole du CISSS de Lanaudière a déclaré que la décision du tribunal sera respectée et que Mme Bellemare retrouvera son emploi.

Une décision est attendue prochainement dans le cas de la deuxième infirmière qui a été congédiée.