L’option de prêter serment «en un clic» est toujours sur la table, selon Marc Miller

OTTAWA — Le nouveau ministre fédéral de l’Immigration envisage toujours de permettre aux nouveaux citoyens canadiens de prêter serment «en un seul clic», mais il ne prévoit pas mettre en œuvre cette mesure controversée dans l’immédiat, a-t-il affirmé lundi.

Le gouvernement a invité le public, en février, à lui envoyer ses commentaires sur l’idée de permettre aux nouveaux citoyens canadiens de prêter serment à l’aide d’un simple clic de souris en ligne, évitant ainsi d’assister à une cérémonie de citoyenneté virtuelle ou en personne.

Les documents de consultation qui ont été mis en ligne par le gouvernement indiquaient que la nouvelle procédure devait entrer en vigueur en juin 2023, mais Ottawa n’a rien dit à ce propos depuis.

C’est parce que le ministère y réfléchit toujours, a avancé lundi le ministre de l’Immigration, Marc Miller, qui pense tout de même qu’il s’agit d’une bonne idée.

«Il ne faut pas prendre cette décision à la légère, mais nous avons besoin d’options technologiques», a soutenu M. Miller avant de se rendre à la période des questions.

«Le ministère a été critiqué, à juste titre, pour ne pas s’être adapté au 21e siècle. Cette option est, à mon avis, une option que nous devrions préserver.»

Selon M. Miller, cette disposition serait particulièrement utile pour les personnes qui vivent dans des communautés éloignées ou rurales, qui, ainsi, n’auraient pas à parcourir de longues distances pour prêter serment.

Plus tôt cette année, Sean Fraser, qui était alors ministre de l’Immigration, avait présenté cette idée comme une option temporaire pour aider à résorber l’arriéré de personnes en attente d’obtention de leur citoyenneté.

Ce changement devrait permettre d’économiser jusqu’à trois mois de temps de traitement, selon les documents de consultation du gouvernement.

Les réponses à cette consultation ont offert des points de vue partagés sur l’idée: certains l’ont qualifiée d’approche avant-gardiste, tandis que d’autres pensaient qu’elle dégraderait la valeur des cérémonies en personne.

Le ministère a indiqué lundi dans une déclaration que les commentaires «éclaireront les prochaines étapes et l’élaboration de plans de mise en œuvre».

M. Miller a rappelé qu’il avait prêté serment à trois reprises depuis qu’il avait pris en charge le dossier de l’immigration, lors du remaniement ministériel qui a eu lieu cet été, et a reconnu que préserver une option pour prêter serment en personne est «primordial».

Le gouvernement s’attend à ce que la participation aux cérémonies en personne diminue encore plus une fois que l’option du serment en un clic sera introduite. Ainsi, il y aura probablement moins de cérémonies qui seront organisées dans l’ensemble.

Les conservateurs se sont engagés à s’opposer à cette mesure, craignant qu’elle «déprécie» le serment de citoyenneté.