Loi 101 sur les langues autochtones: le gouvernement Legault appuie sur le frein

QUÉBEC — Le gouvernement Legault recule temporairement sur son projet de déposer une «loi 101» pour protéger les langues autochtones.

Les représentants autochtones sont mal à l’aise et veulent trancher, a rapporté le ministre responsable de ce dossier, Ian Lafrenière, jeudi, jour où on commémorait la mort de Joyce Echaquan à l’Assemblée nationale. 

Rappelons que l’an dernier pratiquement à pareille date, le chef caquiste François Legault s’était engagé, en campagne électorale, à déposer un projet de loi pour défendre et promouvoir les langues autochtones. 

Mais il n’y a toujours rien dans le menu législatif actuellement. M. Lafrenière dit avoir effectué plusieurs rencontres avec différents groupes. 

«J’ai reçu beaucoup de commentaires, les gens étaient mal à l’aise avec l’idée d’un projet de loi, ils sentaient qu’on voulait leur imposer quelque chose», a-t-il  justifié, en mêlée de presse

«Ils se sont fait imposer une langue qui n’était pas leur langue, que ce soit le français ou l’anglais, quand on a colonisé, et là, de revenir avec un projet de loi qui parle des langues, cultures autochtones, c’est extrêmement sensible.»

Le gouvernement caquiste attend notamment un sommaire des discussions de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL).

Un projet de loi n’est pas encore écarté, mais cela pourrait être aussi un plan ou des engagements budgétaires, a résumé le ministre. 

«Tout est sur la table. On veut fournir les bons outils aux Premières Nations et c’est l’offre qu’on a faite.»

Il a toutefois rappelé qu’il ne reviendra pas au gouvernement du Québec de promouvoir ou protéger telle ou telle langue autochtone, mais à chaque nation. 

«Nous, on veut vous aider, mais c’est pas nous qui allons faire la protection, la promotion, ce n’est pas notre travail, a conclu M. Lafrenière. Je comprends très très bien la limite de ce que je peux faire.»