L’Inde demande toujours au Canada de réduire son personnel diplomatique

NEW DELHI — L’Inde a de nouveau demandé au Canada de réduire son personnel diplomatique sur son territoire, jeudi, mais n’a fixé aucune date limite pour leur rapatriement.

Les tensions diplomatiques entre Ottawa et New Delhi sont vives depuis que le premier ministre Justin Trudeau a fait part au Parlement de l’existence d’allégations «crédibles» selon lesquelles l’Inde aurait joué un rôle dans l’assassinat d’un dirigeant séparatiste sikh en Colombie-Britannique.

Jeudi en mêlée de presse, le porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères, Arindam Bagchi, a soutenu que les deux pays discutaient des «modalités pour parvenir» à la parité quant aux niveaux de représentation diplomatique.

«Je ne veux pas entrer dans les détails des pourparlers», a-t-il cependant nuancé.

Plus tôt cette semaine, un responsable canadien a confirmé à l’Associated Press que New Delhi avait demandé au Canada de renvoyer 41 de ses 62 diplomates présentement stationnés en Inde.

Questionnés à ce sujet mardi à la Chambre des communes, M. Trudeau et la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, avaient refusé de confirmer cette information.

«Il y a certainement des tensions entre nos gouvernements, mais dans des moments de tensions, ce qui est le plus important, c’est de continuer à avoir des gens sur le terrain. C’est pourquoi nous sommes en conversation avec le gouvernement indien et, par conséquent, nous allons aussi travailler sur la protection de nos diplomates», s’était contentée de dire Mme Joly.

Jeudi, M. Bagchi n’a pas répondu aux questions des journalistes qui ont cherché à savoir si le Canada avait fourni au gouvernement indien des preuves crédibles pour étayer ses allégations concernant l’implication de l’Inde dans l’assassinat de Hardeep Singh Nijjar.

Le porte-parole a cependant assuré que New Delhi restait ouvert à examiner «tout ce qui est pertinent et spécifique» parmi les preuves que le Canada pourrait présenter.

Depuis des années, l’Inde accuse le Canada de donner libre cours aux séparatistes sikhs qui se battent pour la création du «Khalistan», une nation sikhe distincte dans l’État du Pendjab, au nord de l’Inde.

M. Bagchi a toutefois insisté jeudi pour que le Canada augmente le niveau de sécurité autour des diplomates indiens sur son territoire.

New Delhi fait valoir que les diplomates indiens au Canada ne sont pas en sécurité pour se rendre à leur lieu de travail et en revenir en raison du «climat de peur» créé par les séparatistes sikhs.