L’historien Daniel Paul, qui a documenté le passé douloureux des Mi’kmaq, est décédé

HALIFAX — Daniel Paul, un aîné mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse qui a documenté les détails souvent douloureux de l’histoire de son peuple, est décédé à l’âge de 84 ans.

Son essai «Ce n’était pas nous les sauvages: le choc entre les civilisations européennes et autochtones» a révélé comment l’«histoire européenne» avait passé sous silence les tactiques brutales des gouvernements coloniaux et n’avait pas réussi à diagnostiquer la véritable cause du déclin brutal du peuple mi’kmaq.

Ses recherches ont contribué à convaincre les politiciens néo-écossais que les statues, les noms d’écoles et même un navire de la garde côtière ne devraient plus porter le nom d’Edward Cornwallis, premier gouverneur britannique de la province, qui offrait des récompenses pour les scalps d’Autochtones.

Dans la quatrième et plus récente édition en anglais de son livre («We Were Not the Savages»), Daniel Paul s’est opposé à ceux qui soutenaient que le «scalp» était courant dans les guerres au XVIIIe siècle. Il estimait de son côté que les tactiques du gouverneur britannique constituaient plutôt une attaque délibérée contre des civils mi’kmaq non armés.

Sa nièce, Candice Lee Sylliboy, a indiqué que Daniel Paul était mort tôt mardi matin. Elle a salué en lui un «homme intelligent, aimant et sage», qui va beaucoup manquer à sa famille et à son peuple.

Errol Sharpe, copropriétaire de la maison d’édition Fernwood, qui a publié les éditions les plus récentes de son essai, affirme que de tous les livres auxquels il a participé, c’est celui qui aura eu l’impact le plus durable sur la société néo-écossaise.