Les propriétaires pourraient réduire les risques d’incendies de forêt, dit une étude

HALIFAX — Selon une nouvelle étude, les propriétaires de maisons et les collectivités canadiennes peuvent réduire les risques d’incendie de forêt pour les bâtiments s’ils commencent à prendre des mesures telles que la création de zones tampons et l’utilisation de matériaux de construction résistants au feu.

L’étude publiée dimanche par le Centre Intact d’adaptation au climat de l’Université de Waterloo souligne que la saison des incendies de forêt de 2023 a enregistré des pertes qui ont pulvérisé les précédents records établis en 1995, avec une zone représentant environ un quart de la masse terrestre du Manitoba qui est parti en flammes.

Le rapport, intitulé «Devant les flammes», affirme que les Canadiens vivant dans les régions forestières et de prairies doivent suivre des «mesures éprouvées» qui peuvent réduire les risques d’incendie de leur maison «jusqu’à 75 %».

Le document comprend deux infographies, avec des images montrant les actions pratiques que les propriétaires et les communautés peuvent prendre.

Le rapport appelle notamment les propriétaires à entreposer le bois loin de la maison, à enlever les arbustes et les autres matériaux inflammables près des fondations et à abattre les arbres à moins de 10 mètres du bâtiment.

Des étapes plus complexes comprennent l’installation d’une toiture coupe-feu en asphalte, en fibrociment ou en métal, ce qui peut limiter le risque que les braises enflamment un toit.

L’étude préconise également des mesures que les communautés peuvent prendre: retirer les branches d’arbres à proximité des lignes électriques, intégrer de zones tampons de 30 mètres dans la conception communautaire et garantir un approvisionnement en eau adéquat pour la lutte contre les incendies.

Les recherches du centre estiment que dans les zones à haut risque d’incendies de forêt, les communautés pourraient économiser 34 $ pour chaque dollar investi dans des choix de construction résistant au feu, et 14 $ pour chaque dollar investi dans la rénovation des bâtiments et des installations pour les rendre plus résistants au feu.

L’étude révèle que 60 % des communautés canadiennes sont vulnérables aux incendies de forêt en raison de leur proximité avec des forêts et des prairies.

Elle indique que le risque d’incendies de forêt dans ces communautés «augmente en raison de l’expansion du développement urbain, de l’absence de normes de construction acceptées au niveau national pour se prémunir contre les incendies de forêt, de l’accumulation de végétation inflammable à proximité des structures et de l’augmentation des combustibles autour des communautés, conséquence de 100 ans de lutte contre les incendies».

Simultanément, le document affirme que les changements climatiques jouent un rôle plus important, car ils augmentent le nombre annuel de jours pendant lesquels des incendies de forêt peuvent se produire.

«Selon les archives historiques, les saisons actuelles d’incendies de forêt commencent environ une semaine plus tôt et se terminent une semaine plus tard qu’il y a 70 ans», note l’étude.

«Les scientifiques prévoient que d’ici la fin du siècle, la saison des incendies sera encore plus longue, augmentant en moyenne de 30 jours par an, mais variera à travers le pays, l’ouest du Canada étant confronté à une augmentation de 50 % des journées chaudes et sèches, et l’est du Canada, une augmentation de 200 à 300 %.»

Blair Feltmate, directeur du centre, a déclaré que le rapport vise à aider les Canadiens à atteindre les objectifs fixés dans la Stratégie nationale d’adaptation du gouvernement fédéral, qui appelle les communautés des zones à haut risque à «élaborer des plans communautaires de prévention et d’atténuation des incendies de forêt d’ici 2030, avec jusqu’à 15 % mis en œuvre d’ici 2028».