Les pilotes d’Air Canada tiennent un piquet de grève à l’aéroport Pearson de Toronto

TORONTO — Les pilotes d’Air Canada manifestent vendredi à l’aéroport Pearson de Toronto pour réclamer de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail alors que les négociations avec le plus grand transporteur du pays se poursuivent.

L’Association des pilotes de ligne, qui représente plus de 5000 pilotes d’Air Canada, a lancé le processus de négociation en juin, un jour après que ses pilotes syndiqués de WestJet ont ratifié une nouvelle convention collective. 

Le syndicat et l’employeur ont expliqué que le piquet de grève à caractère informatif qui se déroule à l’aérogare 1, qui intervient le jour même de l’expiration de leur propre accord de neuf ans, n’aurait aucune incidence sur l’horaire des vols d’Air Canada. 

Aucune grève n’est imminente, a souligné l’association des pilotes. 

Charlene Hudy, présidente du Conseil des élus nationaux de l’Association des pilotes d’Air Canada, a indiqué que l’accord était devenu obsolète, alors que plusieurs collègues quittent l’entreprise pour obtenir un meilleur salaire aux États-Unis. 

«Nous luttons pour obtenir ce contrat de classe mondiale que méritent les pilotes d’Air Canada», a-t-elle affirmé, qualifiant d’«inacceptable» l’écart salarial au sud de la frontière.

«Il fut un moment en 2013 où nous étions assez comparables — presque à égalité — avec nos homologues de United. Mais à partir de l’année prochaine, les pilotes d’United Airlines gagneront 92 % de plus», a-t-elle noté. 

Entre mars et septembre, les pilotes de Delta Air Lines, United Airlines et American Airlines ont conclu des accords prévoyant des augmentations de salaire sur quatre ans allant de 34 % à 40 %. 

Depuis qu’ils ont conclu un accord en 2014, les pilotes d’Air Canada ont reçu une augmentation de salaire de 2 % chaque année. 

Mme Hudy a également souligné que l’avancement de carrière et la sécurité d’emploi étaient d’autres points de discorde. 

Air Canada soutient qu’elle reste engagée dans des discussions productives avec le syndicat et que les dispositions de l’accord restent en vigueur. 

«Nous sommes déterminés à parvenir à un règlement équitable et négocié avec notre groupe de pilotes», a déclaré le porte-parole d’Air Canada, Peter Fitzpatrick, dans un courriel.

Fin mai, le syndicat a invoqué une clause visant à mettre fin un an plus tôt à sa convention collective de 10 ans et à entamer des négociations pour une nouvelle. Deux semaines plus tard, l’entreprise a remis un avis de négociation à la direction de l’entreprise, première étape vers la conclusion d’un nouvel accord. 

La décision du syndicat est intervenue après que 1800 pilotes de WestJet et de sa filiale à bas prix Swoop ont ratifié un nouvel accord qui les place sur une échelle salariale uniforme, accordant aux équipages de conduite une augmentation de salaire de 24 % sur quatre ans et entraînant la fermeture de Swoop à la fin du mois d’octobre. 

Des experts affirment que l’accord établit une nouvelle norme dans l’aviation canadienne, qui rapprochera les pilotes des niveaux de rémunération américains et augmentera les coûts pour les compagnies aériennes qui se remettent encore de centaines de millions de dollars de pertes pendant la pandémie. 

Les pourparlers avec Air Canada se déroulent également alors que les compagnies aériennes font face à une concurrence intérieure et transfrontalière intense de la part de transporteurs à très bas prix tels que Flair Airlines et Lynx Air, et que les pénuries de main-d’œuvre continuent de sévir dans le secteur.