Les parties dans le conflit aux ports de la C.B. ont reçu la proposition du médiateur

VANCOUVER — Une source proche des négociations dans le conflit de travail qui affecte les ports de la Colombie-Britannique a déclaré mercredi que les deux parties avaient reçu les recommandations d’un médiateur fédéral pour une entente qui pourrait mettre fin à la grève déclenchée il y a 12 jours.

Le ministre fédéral du Travail, Seamus O’Regan, a demandé mardi soir au médiateur fédéral principal de lui envoyer dans les 24 heures sa recommandation écrite sur les termes d’une entente de principe. 

Le ministre devait ensuite transmettre cette recommandation aux deux parties: l’Association des employeurs maritimes de la Colombie-Britannique et l’«International Longshore and Warehouse Union Canada», le syndicat qui représente les débardeurs des ports de cette province.

Les deux parties ont 24 heures après réception pour décider d’accepter ou non l’entente proposée par le médiateur. Aucune des deux parties n’a confirmé mercredi avoir reçu cette proposition.

Le ministre O’Regan estimait mardi soir qu’après onze jours d’arrêt de travail, la différence entre les positions de l’employeur et du syndicat n’était «pas suffisante pour justifier la poursuite» de la grève.

«Grâce au travail acharné des parties à la table des négociations, un bon accord est à la portée de main – un accord qui conviendrait à la fois à l’employeur et au syndicat», a-t-il écrit dans un communiqué.

Les gens d’affaires veulent une loi spéciale 

Mais malgré l’initiative du ministre O’Regan, les groupes d’affaires de la Colombie-Britannique estiment qu’il n’y a aucune garantie que cette grève se terminera rapidement.

La Chambre de commerce du Grand Vancouver et les associations provinciales de l’industrie forestière et de l’industrie minière, notamment, continuent de demander à Ottawa une loi spéciale pour forcer le retour au travail des 7400 débardeurs en grève dans plus de 30 ports de la Colombie-Britannique.

La PDG de la Chambre de commerce, Bridgitte Anderson, soutient qu’environ 8,9 milliards $ de commerce ont été perturbés depuis le début de la grève et que 63 000 conteneurs «attendent sur l’eau d’être déchargés» dans les ports. Ce nombre pourrait grimper à 245 000 d’ici la fin juillet si la grève n’est pas résolue d’ici là, a déclaré Mme Anderson.

Le premier ministre de cette province, David Eby, a déclaré mercredi, à l’issue de la réunion du Conseil de la fédération, à Winnipeg, que cette grève ne pouvait pas s’éterniser. 

«Ce n’est pas seulement le port de Vancouver: c’est aussi celui de la Saskatchewan, de l’Alberta, du Manitoba, a déclaré M. Eby. Il s’agit donc d’une infrastructure cruciale pour les Canadiens, pour les personnes qui travaillent dans des secteurs où ces biens sont exportés à l’échelle mondiale.»

Son homologue de la Saskatchewan, Scott Moe, a rappelé que les clients pour la potasse de sa province pourraient bientôt se tourner vers la Russie et le Bélarus. Mardi, l’entreprise Nutrien a déclaré qu’elle réduisait la production à sa mine de potasse de Cory, en Saskatchewan, à cause de cette grève.

La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, a aussi déclaré que si les entreprises ne pouvaient pas acheminer leurs marchandises vers les marchés extérieurs en raison de la grève, le Canada pourrait commencer à perdre des clients internationaux.

Environ 7400 débardeurs membres de l’«International Longshore and Warehouse Union» sont en grève depuis le 1er juillet, interrompant les acheminements dans plus de 30 ports de la Colombie-Britannique — dont celui de Vancouver, le plus achalandé du Canada.

Les débardeurs disent qu’ils se battent pour obtenir des protections contre la sous-traitance et l’automatisation, ainsi que des salaires plus élevés.