Les parlementaires reprennent leurs travaux sur la réforme Dubé à Québec

Les parlementaires ont repris leurs travaux lundi sur le projet de réforme du réseau de la santé déposé par le ministre Christian Dubé. Alors que l’ombre d’une adoption sous bâillon assombrit les discussions, les oppositions réclament toujours des amendements pour maintenir des contre-pouvoirs et assurer une plus grande transparence au sein de la future agence Santé Québec.

Le volumineux projet de «Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace» contient près de 1200 articles à étudier. De plus, le ministre a lui-même annoncé son intention de déposer quelque 150 nouveaux amendements mardi matin.

Malgré l’ampleur de la tâche à accomplir, le ministre continue de croire que le projet de loi sera adopté avant la fin de la session parlementaire en décembre prochain.

En ouverture de la séance, le porte-parole de Québec solidaire en matière de santé, Vincent Marissal, a invité le ministre à s’engager formellement à ne pas recourir au bâillon pour court-circuiter le travail parlementaire. Une promesse qu’a refusé de faire Christian Dubé.

Le ministre s’est contenté d’affirmer que «ce n’est pas dans ses cartes» pour le moment. Il a toutefois insisté sur le fait que les discussions devront cesser à un certain moment pour que les changements puissent ensuite s’appliquer sur le terrain.

Dans le camp des oppositions, on promet malgré tout de collaborer et de contribuer à améliorer le projet de loi. Or, on évoque de sérieux doutes quant à la capacité d’analyser et d’adopter tous les articles avant la fin de l’automne comme le souhaite le ministre.

En point de presse avant le début des échanges, lundi, le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, a décrit la future agence devant prendre en charge les opérations du réseau comme «une occasion pour le gouvernement de François Legault de se déresponsabiliser» en matière de soins de santé.

Le porte-parole libéral en matière de santé, André Fortin, a fait part de quatre éléments essentiels sur lesquels des changements sont nécessaires, selon lui. Les libéraux veulent un maintien des contre-pouvoirs accordés aux conseils de médecins ainsi que la protection des comités d’usagers agissant eux aussi comme chiens de garde.

Il a ajouté qu’à ses yeux, le gouvernement n’avait toujours pas démontré la nécessité de créer une nouvelle société d’État en santé.

Le PLQ veut également plus de précisions dans la loi concernant l’indépendance des facultés de médecine et des fondations. Dans ce dernier cas, on veut s’assurer que les dons amassés soient investis selon la volonté des donateurs et non selon la volonté de Santé Québec.

Au Parti québécois, le porte-parole en matière de santé, Joël Arseneau, a réitéré sa volonté de travailler pour améliorer un projet de loi «hautement perfectible». Il a déclaré que «les choses ne vont pas en s’améliorant» dans le réseau de la santé.

À son tour, il veut obtenir l’assurance que Santé Québec devra rendre des comptes à la population. Il souhaite notamment une plus grande transparence en ce qui concerne les contrats conclus entre le réseau public et des centres médicaux privés.

Les travaux parlementaires doivent se poursuivre jusqu’à jeudi.

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